Résumé
Du chagrin et de la pluie en rafales...
C'est en contrebas d'un pont autoroutier, sous une incessante bourrasque pluvieuse, que Lola (grand-mère en idiome philippin) Sepa, accompagnée de son serviable arrière-petit-fils Jay Jay, vient déposer une modeste et triste bougie, fort rétive à s'enflammer. Une petite lumière hésitante et fragile, allumée en mémoire de l'oncle du garçon, dont la vie s'est brusquement éteinte, à cet anonyme endroit urbain, mortellement poignardé par un quidam pour lui voler son téléphone portable. Puis ce sera l'achat, sans cesse négocié, du cercueil le moins cher possible, pour transporter et enterrer le corps du défunt, dignement. Et c'est lors d'un passage à la police, pour déposer les mortuaires formulaires d'usage, qu'elle apprendra qu'un suspect vient d'être arrêté, un certain Matéos Burgos, et qu'elle sera incessamment convoquée au tribunal pour la coutumière mise en cause. Mais pour le moment, l'urgence est de compléter l'acompte donné, pour payer l'intégralité du prix du cercueil, quitte à gager sa maigre carte de pension ou bien demander un peu d'aumône auprès des affables voisins du quartier. Non loin de là, dans un autre quartier, une autre douleur. "Lola" Puring s'inquiète fort de son petit-fils qui vient d'être arrêté pour le vol d'un téléphone portable et le meurtre de son propriétaire. Elle se précipite, fébrile et soucieuse, s'enquérir de lui sur son lieu de détention, lui apportant quelques frustes mais affectueuses victuailles. Elle sait, comme le veut la tradition judiciaire, qu'elle peut éviter un procès, en passant un accord financier avec la partie adverse, les représentants de la famille du défunt. Aussi faut-il trouver de toute urgence des liquidités, quitte à se séparer momentanément de la vieille télévision, escroquer quelques clients dans la quotidienne activité de vendeurs ambulants à la sauvette, tenter d'emprunter un peu d'argent auprès d'une lointaine soeur vivant en banlieue et revendre rapidement les quelques cadeaux alimentaires reçus par cette dernière et même gager le titre de propriété de son rudimentaire terrain. Une rencontre de conciliation, qui se déroule dans un bruyant resto populaire, entre les deux énergiques Lola, quelques échanges entendus sur les douleurs de l'âge et de l'arthrite et une somme de 50.000 pesos passée de main en main, suffiront pour abandonner les poursuites, et pour la libération, quelques jours plus tard, du meurtrier.