Très justement primé au Cycle Univerciné Russe de Nantes 2010. J'ai aimé le silence de la salle, le fait que chacun(e) "succombe", vaincu(e) par la démonstration... Sujet délicat en ces temps où le patriotisme reprend du galon... Vera Glagoleva tient dur comme fer à rappeler ce moment d'histoire. L'équipe professionnelle aurait bravé froid, glace (eau à dix degrés) et autres incommodités de tournage, dont les soucis financiers ! Mais la motivation devrait être payée de retour puisque ce film est primé partout où il passe... Toujours magique de voir les mères s'affairant autour de leurs enfants, encore davantage quand les hommes chargés de l'ordre oscillent entre instinct et devoir... La subtilité de l'opérateur, jouant entre ciel et eau fait songer à une autre merveille russe
"Le retour" datant de 2003, même manière de se placer à mille lieues des acteurs quand l'émotion est à son comble, en usant du flou, intensité émotionnelle garantie ! Autre effet d'une grande efficacité, ce soudain "zoom" sur la fillette, jusque-là à peine survolée dans le groupe d'enfants... Certes un peu lente à se dévider comme beaucoup de productions russes, mais l'issue fait ensuite louer les péripéties... On mesure mieux comment "trahir la patrie" se décline. Que l'amour spontané (au même titre que la haine) existent (n'oublions pas que les jeunesses hitlériennes auraient été enrôlées par la force !). Que rapacité et grandeur d'âme se côtoient dans le danger... Que là où la vie tient à un fil, lorsque la faim commande, la sienne et celle des enfants autour de soi, bien malin qui reste coincé dans sa logique guerrière. Avant le film, une spectatrice s'avance : "de toute façon, on ne peut aimer ni ces mères, ni ces enfants-là". Ah bon ?...