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LA COMTESSE-2009-
Nationalités : Allemagne / France
Titre VO : Die Gräfin
Durée : 1h34
Date de sortie en France : 21/04/2010
Réalisation : Julie DELPY
Scénario : Julie DELPY
Prise de vues : Martin RUHE
Musique : Julie DELPY
Distributeur : Bac Films
Visa d'exp. : 121018
Résumé
Une nouvelle version des faits et méfaits de la célèbre comtesse hongroise Erzebet Bathory qui croyait pouvoir garder une beauté éternelle grâce au sang de jeunes vierges sacrifiées.
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"Tout ce qui est vivant doit mourir". La comtesse relate, entre certitudes et doutes, l'innocence ou la culpabilité d'un esprit insensible, talonné par ses premières rides, bataillant désespérément contre l'emprise du temps, sur un visage promis à la décomposition. Un combat perdu d'avance, entre la volonté de durer en se servant du pouvoir, de la passion et de leurs vertiges et l'inexorable montée en puissance d'un constat et de sa folie meurtrière, mise en lumière par une fausse perception, menant une raison éveillée par la révélation vers le vampirisme. La descente aux enfers d'une machine cérébrale complètement détraquée, incroyante, séduite et abandonnée exterminant sans pitié par centaines un entourage destiné à l'impossible conquête d'une immortalité. Le délabrement d'une hallucinée otage d'une portion d'histoire guerrière, froide et austère dans une biographie, hélas trop lente et dégarnie.
Note : 18/20
. "L'Histoire est toujours relatée par les vainqueurs", commence la voix-off masculine... Sur d'anciennes terres de Dracula, une Comtesse élevée à la dure par sa mère, sans père, vit un mariage arrangé (avec des enfants) suivi d'un veuvage : peu après, lors d'un bal, son sang bouillonne pour la première fois !... Julie Delpy, scénariste et réalisatrice (elle a également composé la musique de son film), se met elle-même en scène, un rôle équivoque tout à fait seyant, d'autant qu'elle est très bien secondée (et pourtant elle comptait sur d'autres acteurs, bien trop chers par rapport à son budget...). On se croit dans un grand classique, archi-documenté, aux dialogues ciselés (en anglais avec quelques bribes françaises), l'ensemble chargé de signes avant-coureurs du drame qui se noue (ce menuet empesé !). Très convaincant, le scénario d'une fluidité qui repose de bien des productions alambiquées d'aujourd'hui (elle a mis sept ans pour l'écrire). D'une finesse, chaque plan décisif décortiqué. En prime, l'humour des vampires malgré eux (juste deux mouches...) ! Incroyablement abouti pour une quadragénaire aux talents méconnus. Simplement, il faut pouvoir soutenir pareille monstruosité féminine sous des traits limpides, des intonations glacées, encore plus quand on pense aux "cycles féminins", passés sous silence. Très troublant. Aucun bain de sang pourtant, il sert davantage comme lotion tonique passée sur le visage. C'est aussi une peinture de moeurs faisant penser à nos politiques de 2010, mêmes travers... Si le ton caustique rappelle "Barry Lyndon", on flotte d'un bout à l'autre dans les brumes du "Nosferatu" d'Herzog... Julie Delpy déclare en interview avoir souhaité "faire du Dreyer". Personne n'a osé railler son entreprise, elle a donc tout intérêt à continuer !
Bibliographie