Apparemment rescapées du famélique
"bonheur" solondzien, nous retrouvons, avec curiosité et délectation, les trois soeurs Jordan qui tentent de survivre, vaille que vaille, onze ans plus tard, à leur hébétude existentielle, claustrées et fossilisées à tout jamais dans leurs friables et dérisoires certitudes :
- l'évanescente et chétive Joy, en régressive déroute relationnelle, désormais en fugue et en fuite de l'insipide domicile conjugal, traversée de récurrentes hallucinations mortifères qui préfère, comme par hasard, donner une partie de son temps et de son intérêt aux criminels plutôt qu'aux victimes...
- la volubile et béate Trish dont l'époux purge une longue peine de prison pour pédophilie et qui souhaite refaire sa morne existence avec le ventripotent Harvey dont le fils développe une curieuse et prononcée obsession sinologue...
- l'hystérique et crispante Helen, travaillant comme scénariste dans le milieu huppé du cinéma, irréductible et narcissique prétentieuse qui affiche une égoïste et clinquante médiocrité comportementale...
Des adultes immatures et grotesques, en permanence au bord d'une morbide béance, parents d'une monstrueuse progéniture qui se shoote quotidiennement au lithium, prozac et autre tranxène, partageant les confidences érotiques de leur mère, en plein troubles orgasmiques, craignant une soudaine contagion homosexuelle par simple contact superficiel, anodin ou amical.