Reparti avec un prix au festival du cinéma espagnol de Nantes 2010. Etrange salle pleine, n'applaudissant pas, trop estomaquée.... Le désarroi de ces trois quadragénaires demeurés au stade adolescent au plan affectif laisse supposer une prime jeunesse trop retenue... Le titre du film, "After", offre au moins deux lectures possibles, si on parvient à dépasser un exhibitionnisme récidivant. "Des enfants perdus" en quelque sorte, symbolisés par la chienne, un animal mal à l'aise, en fuite puis fragilisée par son accident. Bien vu également la vie de bureau où il est interdit de se relâcher mais où des libertés extraordinaires se prennent. Autre point fort, la détestation précoce du garçonnet mortifié par la double personnalité qu'il devine chez son père. Et, cerise sur le gâteau, ces trois coeurs lumineux (trois appels au secours dans leur fuite en avant ?). Tendresse, cruauté envers autrui ou soi-même dignes du bac à sable ! Fébrilité dans "les lignes" sniffées à grand bruit sur tables basses (toujours hors champ, la caméra ne descend jamais, elle se réserve la remontée, la cloison nasale à deux doigts de claquer !). Une illustration d'Espagnols lâchés comme des fauves depuis que Franco n'est plus ? Il manque à ces jeux de l'extrême un événement percutant, une quelconque morale pour emporter l'adhésion. De nombreux spectateurs, choqués, sont sortis, écoeurés du déballage. C'est un film à partager avec des sociologues, des soignants, d'anciens drogués ou familiers de grands drogués (il est impératif de comprendre l'escalade des drogues dures).