Vue panoramique de la Cordillère enneigée... Un visage de jeune fille en gros plan, le ciel, et de nouveau la chaîne montagneuse... Les grands espaces ainsi balayés, les plans rapprochés font immédiatement penser aux westerns, aux épopées du cinéma chinois, russe aussi, en plus familier, quelque chose du cinéma argentin récent. A la tête de l'entreprise, se devine un artiste archi-cultivé, aux dons inépuisables. Il crée la complicité immédiate des films d'ordinaire dédiés à la jeunesse. Fluidité, plans raffinés, un regard de peintre, une oreille de musicien... On embarque sur ce cheval aux chaussettes bleues qui ouvre toutes les perspectives... Ravis mais inquiets juste ce qu'il faut, suivons le bien nommé "Angel" entiché de sa danseuse, deux écorchés vifs prêts à tout... Pour autant, on respire mieux quand l'expérience faite homme, décrite en parallèle, se joint au duo, le regard lumineux de ce rescapé des geôles ajoutent le scepticisme indispensable. Des clins d'oeil au spectateur, une sentimentalité comme celle du cinéma muet. La dictature chilienne en prend pour son grade tandis qu'en arrière-plan se dessinent les couples chahutés d'aujourd'hui, la génération d'enfants robots, avec des numéros de danse qui laissent pantois... 2h07 de projection d'où on émerge plein de forces nouvelles ! .