En octobre 1948, les mineurs français votent massivement en faveur de la grève proposée par les organisations syndicales chrétiennes, FO et CGT. Ils revendiquent l'amélioration de leurs conditions de travail et l'augmentation de leurs salaires. La grève s'étend rapidement à tout le bassin minier, et les manifestations de rue se multiplient. Les Français, qui considèrent que les revendications des mineurs sont aussi les leurs, se montrent solidaires. Les paysans leur envoient des vivres, et les petits commerçants ferment leurs boutiques en signe de soutien. Plusieurs municipalités communistes de la région parisienne se proposent d'accueillir les enfants de mineurs durant la grève. Mais le gouvernement déploie des policiers, des CRS et des militaires. La violence gagne les manifestations et un gréviste meurt à Merlebach, en Moselle. En signe de protestation, la fédération des mineurs décide de suspendre pendant vingt-quatre heures la sécurité des mines, qu'elle maintenait jusque-là. En réaction, le ministre socialiste Jules Moch fait intervenir les forces de l'ordre à Firminy, deux mineurs meurent sous les balles de la police. Leurs camarades sont conduits devant les tribunaux, accusés d'avoir tiré des coups de feu. Indignés, des journalistes français et étrangers, témoins des heurts, signent une déclaration le 23 octobre, attestant qu'aucun coup de feu n'a été le fait des manifestants, et que les forces de police ont fait usage de leurs armes sans sommation. Malgré leurs camarades morts et l'occupation des mines par les forces de l'ordre, les mineurs continuent la lutte, contre leur propre misère, mais aussi contre celle de tous les Français.
Source : Matériel de presse