Critique de
L.Ventriloque
Actrice principale qu'on sent ravie de réaliser autre chose qu'un rôle de mère classique à la télé. Sa personnalité porte le film. Le fiston est surtout simplet, d'office protégé par sa génitrice (ils dorment ensemble pour avoir moins froid), une dame sexuellement saine mais qui a quelque chose à se reprocher. Extrême pauvreté, corruption des pouvoirs en place : cynisme, misère, délinquance : un veuvage et peu de moyens, voilà qui oblige à l'héroïsme, une chance encore qu'il y ait l'acupuncture pour pouvoir se régénérer. En parallèle, la prostitution de retour sur le devant de la scène se filme désormais au téléphone portable... Joon Ho Bong fait visiter son pays fracassé en créant une tension tant par les cadrages très étudiés que par la hardiesse à montrer in-extremis la face cachée des événements. Il rend somptueux les aspects les plus laids, la bande-son n'étant pas en reste (splendide scène des funérailles, ces femmes se ruant sur la mère du présumé coupable !). Mais j'aurais préféré découvrir ce film de 2h10 en dvd car je l'aurais visionné en deux temps pour en apprécier "les derniers tiroirs" scénaristiques, ces derniers débarquant alors qu'on croit rester dans le flou... D'une seule traite ainsi en salle, et malgré la beauté de l'ensemble, le récit m'a semblé interminable (ai failli m'endormir). Dommage, pour une oeuvre aussi bien emberlificotée ! .