Le film s'ouvre sur la tante acariâtre, intéressée et qui les plante finalement là dans la case... Des enfants livrés à eux-mêmes, ils n'ont plus qu'à se mettre en marche s'ils veulent survivre dignement... Direction la grande ville à pied pour le frère et la soeur, au petit bonheur la chance, au gré des rencontres, silence sur leur détresse, ils sont tous deux bien vivants, donc ce sera pile ou face... La rencontre avec un gamin des rues loin donne soudain le vertige, bonne gueule de gavroche qui craquerait bien pour la petite demoiselle, l'occasion de se montrer chevaleresque... Hormis le danger de dormir dans un sous-sol sordide, de vivre de rapines, d'être cible de trafics, la chance ne peut que tourner, sinon il n'y aurait pas ce joli tapis zoulou symbolisant les ancêtres qui veillent... Excellente direction des jeunes interprètes, le tandem principal est crédible, le petit frère a le blues par moments, mais la fillette déjà très au fait des magouilles possède, dans sa petite robe jaune, cette droiture probablement héréditaire. Une situation critique - ce sont quand même des enfants à la merci de tous les dangers - mais émaillée de dialogues pleins de fraîcheur. Allusion au commerce équitable aussi : encore vivaces entre villes et campagnes, le troc des talents pour que chacun mange, rend moins lourd le sort de ces deux orphelins pour le spectateur : ou l'Afrique du Sud possède encore ce type de ressources, ou Madoda Ncayiyana est un optimiste né... .