Kim So-yong est cette frêle et toute jeune femme en casquette irlandaise et bottes de cuir clair au Festival des Trois Continents Nantais ce lundi 30 novembre 2009 pour dire quelques mots de son film "Treeless Mountain", tissé à partir de son vécu... On découvre ensuite à l'écran un splendide duo de fillettes, naturelles, avec cette grâce tranquille des enfants s'en remettant à l'adulte qui les guide. Très jolis plans... On peut reprocher que l'histoire s'étire avec ses interludes successifs (c'est ça la petite enfance), la réception des nouvelles maternelles apparaît rare... Reste ce car, vénéré régulièrement... Sans que ce soit tire-larmes, la tristesse s'empare du spectateur, on devine le drame de ces deux jeunes êtres, aucun coup de fil, des calculs de cette tante qui boit, serait-ce un abandon pur et simple ? Où diable sont les hommes du film ? Si le père demeure mystérieux dans son lien à la mère, le grand-père est ressenti comme fuyant la caméra (on "l'entraperçoit" une seule fois à récriminer...). La vieille dame à la serviette éponge sur la tête apporte enfin l'éclaircie de substitution. Raffolé du cochon en plastique comme gage d'attente, la charge des mots maternels (repères cruels s'ils durent !),les sauterelles grillées... Les spectateurs ballottés petits entre plusieurs adultes vont s'identifier, on sent bien l'angoisse enfantine tournant à vide... Parallèle avec tout parent actuel en difficulté matérielle croissante de par le monde, contraint de faire échouer leur progéniture un mois ici, un an là... Femmes seules à se dépêtrer de tout, pays sans contraception... Consolation et pas des moindres : si l'on se réfère à la réalisatrice entrevue avant le film, le résultat de pareil traitement semble bien être la force de caractère !