Déroutant "Prix du Public" au Festival des 3 Continents nantais 2009. Yousry Nasrallah possède l'élégance picturale (beaucoup de raffinement dans le genre Almodovar en oriental). Il sait susciter une atmosphère intrigante, enchaîner avec un déroulement heurté, un peu tordu, sans fluidité entre les plans. Beau, lent, des à-coups, un brin de "la pompe" de nos romans-photo d'antan ? Le réalisateur de "L'Aquarium" traverse d'étranges remous avant d'en venir aux faits... Plusieurs situations sociales enfin se dessinent : au centre, une émission télé modifiée pour ménager les susceptibilités masculines... Des démonstrations de qualité inégale, je pense aux longueurs de cet épisode "les trois soeurs" ... Les fans gloussent, d'office séduits, quelques récalcitrants quittent la salle, mon voisin de siège alterne réveil et ronflements... C'est une parodie, mais il faut quand même raffoler du linge sale "people", affectionner les révélations intimes du petit écran populiste (genre TF1 chez nous), ces modernes Scheherazade parlant au micro "pour rester en vie". Archaïsmes égyptiens transcendés en arrière-plan : le fond est magistral, jamais encore une présentatrice télé n'était allée aussi loin dans "la réalité" ! Relevé une erreur de traduction en sous-titre, des femmes "oppressées" au lieu d'opprimées (sous-titrage anglais "oppressed", légère différence). On a plaisir a suivre l'actrice principale, une vraie mécanique qui ne perd jamais le nord sous ses allures de mignonne au service du public. Plus femme de tête qu'il n'y paraît, elle réserve une surprise de taille à la fin, dommage qu'il ait fallu autant de salamalecs pour y arriver ! .