"Chaque jour est un mensonge et je meurs lentement".
"La route" est un film de qualité à condition de s’adapter à sa luminosité réduite, une noirceur maximale lente et insoutenable sur un effondrement planétaire remettant à flots l’isolement et la barbarie. L’œuvre est sombre dans des captures désolantes, déprimantes, alimentant un catalogue triste et mélancolique à la limite de l’overdose. Le parcours est long, incertain, ennuyeux avec de vrais ou de fausses peurs, manageant un contenu d’une nervosité à définir. Antithèse de la lumière aveuglante de nos paradis artificiels protecteurs, "La route" dissimule un autre côté que personne ne désire voir, un monde calciné géré par l’obscurité, l’hyper violence et le cannibalisme, désagréments que l’œuvre reproduit dans leurs minimums. Ce film concept, envoutant ou exécrable selon les perceptions, dévoile de manière effrayante des images dérangeantes, semblant nous mettre en garde contre une finalité que certains acquis apaisent certainement à tort. Ici, il faut progresser au jugé dans la cendre, loin des portables et des GPS, dans un contexte où tous les arbres tombent soudainement, en sécurisant au coup par coup un esprit en détresse, à l’aide d’une communication rassurante dont les ingrédients sont conquis à l’aveuglette, dans un environnement en ruine à peine perceptible. "La route", œuvre d’atmosphère éprouvante et redondante, est une vie en larmes ou un ennui profond tout dépend du degré de sensibilité de chacun devant ce constat qui pour l'instant garde un statut potentiel.