Peu inspirée par l'aspect huis-clos, j'avais loupé cette Montgolfière d'Or des Trois Continents nantais 2008, la crainte de m'endormir entre repassage et tonte de gazon... Voici donc Beto (acteur non professionnel jouant son propre rôle) debout à 7h15 dans la maison qu'il bichonne depuis 30 ans. Comme replié dans la forteresse qui l'abrite, journées bien réglées, nuits réparatrices, on vient à lui sans qu'il se dérange, le dehors est devenu scabreux s'il faut en croire les infos télévisées, ce ramassis de sordide. Heureux, malheureux ?... Possible que certains spectateurs languissent de la lenteur descriptive, il faut s'appuyer sur la beauté photographique et le discret grincement sous-jacent, ces sueurs de Beto aux yeux plissés, contraste avec cette raide patronne au chignon trop droit... Rites et petites diversions alternent... Enrique Rivero, jeune cinéaste espagnol déplacé au Mexique pour son film, ose l'indicible par des chemins détournés : il instaure un flou plein d'habileté mais n'en est pas moins cinglant ! Sacré Beto, qui mijote une fin dont on saisit confusément le mobile sur le moment ou alors on n'ose pas ?... En tous cas elle décoiffe !