En v.o., c'est une exquise parenthèse de gros mots pour bien élevés en manque d'oxygène. Piétinés les codes sociaux, retour aux petites odeurs personnelles comme signe distinctifs, mais ce peut également être une torture si on est sérieux comme un moine... Derrière la caricature, place à la correspondance postale ou aux internautes nouant des relations approfondies : la fillette pose des questions existentielles, le vieux new-yorkais s'offusque puis se rattrape... Affects exprimés sur le mode rude d'aujourd'hui. Petitesse humaine au scalpel (la maman gâteau !), humour anglo-saxon noirissime plaqué sur de naïfs décors, old fashion et visionnaire en même temps : l'animalité enfantine mais filtrée par l'adulte lucide. Coup de pied dans les pièges contemporains, obsessions, normes, jeux de hasard. D'un plan à l'autre mais sans fatigue, on note les détails qui nécessiteront la relecture en dvd. Gigantisme planétaire et univers rétréci, le paradoxe que nous vivons ! La maladie "d'Asperdjeur" prononcée à l'anglaise constituerait la faiblesse du film, le sens échappe, le terme sonne autrement que "l'asperger" français cependant, mais je n'ose même pas imaginer la french version au plan auditif. Excellents extraits musicaux parfois raclés dans les tiroirs de la radio d'antan. Un genre de manège enchanté pour adultes en somme ! Attention en sortant d'éviter le bras d'honneur face à toute sinistrose rencontrée, revenir à soi peut prendre quelques minutes après la séance !