A toutes les époques, dans tous les pays, lors des conflits armés, la collaboration avec les forces ennemies fut une triste et sanglante réalité. A chaque fois, son héroïque corollaire de révilte et de résistance a balayé, tôt ou tard l'envahisseur et les innombrables traîtres. Avec la force tranquille de ceux qui seront toujours dans le bon camp, Guediguian assène, imperturbable, que l'opposition la plus farouche et la plus déterminée contre le nazisme fut souvent l'oeuvre d'étrangers et d'apatrides, face à une sourde collaboration, quelquefois rampante et insidieuse, souvent active et engagée d'une partie de la police française. Cette oeuvre grave et nécessaire se présente donc comme un chaleureux hommage à tous ceux qui, comme Manouchian et sa bande, ou plus personnellement cet oncle inconnu fusillé à Brive à l'âge de vingt ans pour avoir lacéré des affiches de propagande fasciste, refusèrent le diktat allemand de l'oppression sur la liberté. Suis donc un peu triste et contrite de ne pas percevoir dans votre écrit un plus grand enthousiasme pour cette noble cause...