Faire le ménage. Chez soi et chez les autres. Vivre avec l’homme qu’elle aime. Avoir une fille aussi rebelle qu’attachante. Après tout, que demander de plus ? C’est bien là l’essentiel pour une femme, non ?Mais voilà qu’en nettoyant une chambre, Hélène aperçoit un couple qui joue aux échecs d’une façon si sensuelle que le simple fait de les regarder a quelque chose d’indécent. A la dérobée, comme fascinée, entre deux oreillers secoués, elle les guette. Les pièces de bois sur l’échiquier se déplacent, mues par quelque pouvoir magique et envoûtant, la scène est si belle qu’elle en devient irréelle.Ce qui prend en revanche une forme tout à fait réelle dans sa vie, c’est sa passion, aussi subite qu’imprévue, pour les échecs. Passion qui a bien du mal a trouver sa place sur l’échiquier de sa vie déjà rempli.Paradoxalement, c’est son activité professionnelle qui va lui permettre d’assouvir et épanouir cette nouvelle passion, grâce à un veuf américain, aussi bougon que charmant, qui accepte de convertir quelques heures de ménage en partie d’apprentissage.Film émouvant, car il évoque cette part d’irrationnel, de possibles quels qu’ils soient, qu’on entre-aperçoit parfois et qui, pour peu qu’on leur laisse un peu de place, donne toute sa couleur, son sel à l’existence ; mais à côté desquels il est facile de passer par simple souci de conformisme. Une Sandrine Bonnaire magnifique et juste, face à un Kevin Kline superbe.