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CENDRES ET SANG-2009-
Nationalité : France
Durée : 1h45
Date de sortie en France : 09/09/2009
Genre : DRAME
Themes
Mariage
- cinéma français -
Pêche et pêcheurs
- cinéma français -
Chevaux
- cinéma français -
Trains et gares
- cinéma français -
Surdité
- cinéma français -
Réalisation : Fanny ARDANT
Prise de vues : Gérard DE BATTISTA
Musique : David MOREAU
Distributeur : Alfama Films
Visa d'exp. : 121177
Résumé
La loi du sang...
Cela fait bientôt dix ans que Val Sikias a été abattu devant ses enfants, sur une anonyme plage phocéenne, pour une sombre histoire de vengeance et de trahison nuptiale aux haineuses et dramatiques conséquences, fomentée par une famille rivale de laquelle est native son épouse Judith Drin. C'est donc avec bien des réticences que cette dernière finit par accepter l'invitation au mariage de Flora une vague cousine et se rendre, sous les pressantes injonctions de ses trois enfants qui ignorent les tenants et les aboutissants ce cette immémoriale haine clanique, dans sa lointaine et roumaine région d'origine, en leur compagnie. Accueillis par l'oncle Anton et l'imposante patriarche Venera, la petite famille se prépare aux festivités prochaines alors même que de sourdes tensions indistinctes se font sentir.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 14/20
Etonnante première mise en scène de l'actrice Fanny Ardant qui, malgré certaines afféteries stylistiques et quelques touches de préciosité dans la mise en place de cette sourde dramaturgie, nous propose une oeuvre plus que bienvenue, parfaitement maîtrisée et d'une présence visuelle impeccable, avec un choix de comédiens judicieux et complémentaires, digne d'une authentique réalisatrice.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Il se raconte que le film a été fort mal accueilli par la profession. En effet, dans notre rigidité républicaine, il est malséant de franchir les frontières délimitant la fonction et le pouvoir (tout relatif) s'y attachant. Un acteur convenable ne s'aventure pas sur les terres fécondes de la réalisation. Pourtant, Fanny Ardant nous raconte avec émotion et brio, une magnifique tragédie familiale et ancestrale, slave et immortelle, que n'aurait pas répudiée Carmen ou Corneille. En effet, on est loin des passables débandades cinématographiques d'une morne Jeanne Moreau ou d'un insipide Jean-Claude Brialy dont nous tairons l'existence, pour applaudir, debout, les bras tendus, cette première réalisation d'une actrice discrète et amène. Depuis ma fougueuse adolescence, j'ai toujours eu bien de fugueuses faiblesses, immodérées et complices, pour ceux qui savaient écrire, filmer, me parler. Même et encore et toujours, aujourd'hui, et demain. A bon entendeur...
Premier film de Fanny Ardant, présenté à Cannes, hors compétition, Cendres et Sang est servi par des comédiens étonnants. Ils font la preuve qu’être dirigé par une réalisatrice, elle-même immense comédienne, donne envie de se surpasser. Cendres et Sang est une belle alchimie de talents. L’histoire se passe quelque part dans un pays des Balkans où les chevaux fougueux la dispute à l’impulsion des hommes prêts à sortir leur couteau au moindre mot de travers. Il ne fait pas bon vivre ou survivre dans ces contrées où les hommes ont tous un ennemi, à commencer par leur voisin, et où les femmes ne sont que des épouses soumises, des mères orphelines de leur enfant ou des veuves figées dans leur deuil éternel, drapées de noir. C’est pourquoi, Judith a payé chèrement son esprit rebelle. En ayant revendiqué son droit à l’amour, elle s’est vue privée de son mari, assassiné sous les yeux de ses enfants et de sa fille devenue sourde depuis lors. Judith et ses enfants vivent à Marseille, loin de ce monde archaïque lorsqu’ils reçoivent une invitation au mariage de leur cousine. Judith renoue avec sa famille et ses enfants découvrent une société régie par des lois strictes et des rituels d’un autre âge. Or, ses deux grands fils vont apprendre que le sang appelle le sang et être confronté, à leur tour, à la fatalité et au drame. Les comédiens, roumains pour la plupart, sont impressionnants de force et de justesse. Les femmes ont une belle présence et les hommes sont particulièrement beaux, alliant rudesse et sensibilité en parlant français avec un accent non dénué de charme. Le personnage de Judith est incarné par l’immense Ronit Elkabetz. Fanny Ardant a trouvé son alter ego. Elle aurait pu jouer ce rôle de femme écorchée, volontaire et tellement séduisante mais elle voulait que son interprète puisse être crédible en femme venue de ces pays où le code de l’honneur est une composante clef du fonctionnement de la société. L’histoire pourrait aussi bien se dérouler en Sicile et en Grèce. Ronit Elkabetz n’a-t-elle pas l’aura d’une Irène Papas ? Le côté théâtral de certaines scènes, par le jeu et les mouvements des personnages dans le cadre, confère à Cendres et Sang une dimension de tragédie antique. Certaines séquences sont particulièrement marquantes. Des chevaux piaffant, ruant, affolés, prisonniers d’un cercle de feu, les hommes engagés dans une danse martiale, tapant le sol de leurs talons, lors de la cérémonie nuptiale, un grand miroir porté par des vieilles femmes en noir lors d’un banquet où siège seul, face à ces juges, un homme accusé de meurtre. Elles posent le miroir près de cet homme qui s’y reflète car tout homme est double et n’est jamais tout à fait mauvais. Fanny Ardant joue avec les codes de l’honneur, les rituels et faux rituels en laissant la part belle à son imagination romanesque. Elle a signé un film qui lui ressemble, alliant mystère et charme ténébreux. (Son site : Ecrivain de votre vie)
Note : 14/20
Enigmatique, à l'image de Fanny Ardant. C'est âpre, ça travaille la peau en sortant de la salle, il faut dormir et se réveiller en milieu de nuit pour trouver de la portée à ce film basé sur l'onirisme de leur auteur, elle-même travaillée par la complexité du sang dans les généalogies... Première demi-heure déroutante à souhait, on a beau scruter et ouvrir ses oreilles, il manque d'explications, on est à la limite de décrocher mais on tient bon grâce à la technique, très au point, la photo en particulier : se glissent quelques tableaux d'une grande beauté, brumeux, repoussants parfois (ou dont le sens échappe à l'entendement) mais néanmoins impressionnants. On peut aussi souffrir des accents à couper au couteau en plus du curieux découpage global, vrai puzzle éparpillé... On note deux parfaits doubles de la réalisatrice en les personnes de Ronit Elkabetz et Madalina Constantin. La marque de fabrique "du Fanny Ardant tout craché" est bien présente, perplexité à la première approche, et envie de revoir l'oeuvre à tête reposée par estime pour l'actrice, dans toute sa "sauvagerie" ici. Elle semblerait assez prometteuse comme cinéaste malgré un regrettable maniérisme (cet arbre généalogique de fin, qui donne le tournis tant on a été secoué par le drame...). Les comédiens sont bien dirigés. Manque juste que le spectateur moyen soit un peu ménagé.
Bibliographie