16,5/20 : Projeté aux Trois Continents Nantais 2012. La désertification, suite logique de la mondialisation, s'étant aggravée depuis 2008, possible de trouver à ce film davantage de sens qu'à sa sortie. Le déplacement de la jeune femme jure autant avec l'entêtement du retraité bichonnant des machines qui lui échappent. Jure peut-être davantage avec la jeunesse masculine présente, sur le qui-vive, entre transgression et soumission à une trajectoire professionnelle abrutissante. Tout le désarroi d'une culture accrochée au fantasme afin de ne pas sombrer. C'est un film au charme indéniable, à la frontière du familier pour son aspect social (façon Guédiguian) et du fantastique pour son cadre, Gary Cooper en étant l'éclair ludique, les bruits de matériel qu'on déplace le sérieux bémol. Avantage certain, la présence de Bacri, ici en bourru qui s'amende, aidé par une partenaire qu'on devine revenue de beaucoup de combats, assez pour transformer la lâcheté en grâce. De la délicatesse, il y en a beaucoup de toute façon dans ce film, les démonstrations de débrouille, le désarroi de la jeunesse d'avance entravée, soit de son fait ou par quelque illusion utopiste, des notions avec lesquelles il faut bien composer aujourd'hui. Simplement le propos peut paraître court comme la durée de l'ensemble (75 minutes).