Easy Virtue : vertu facile. Le titre anglais fait plus dans l'ambiguïté que le français, juste ironique.Jeunes couples dans les nuages, fervents de l'ordre moral, stoïques des structures haute sécurité et respectabilité, familles pépères : vous serez vite agacé par ces gesticulations autour d'une péroxydée grillant clope sur clope... Pour une fois, père et fils ouvrent sur une situation pleine de santé, pas une seconde d'immoralité, je me demande comment. Langage châtié british ou tango révélateur ?... Colin Firth décroche la timbale alors qu'on commençait à être gavé des chassés-croisés de ce beau monde en ébullition. Il est nécessaire d'excuser les maladresses de dialogues, un peu trop "light" par moments, on est entre deux graves conflits mondiaux, dans les années vingt, dommage que certains plans ronronnent un peu à vide... Mais globalement, même si les étincelles sont inégalement réparties, c'est finement envoyé, je pense à cette tromperie de chasse à courre, de quoi rendre pacifiste et féministe d'un seul coup. Plaisir de piques gagnant en puissance avant d'en venir au fait, jolie réflexion sous-jacente sur l'amour véritable en même temps... La fin rachète la lenteur à exploser. Kristin Scott Thomas délicieuse en mielleuse racornie (bien plus belle que je n'aurais cru la belle-doche !). Sans doute un simple divertissement pour les frileux, une incitation à la liberté pour ceux qui trouvent qu'elle prime sur le qu'en dira-t-on.