Les tempéraments artistes peuvent vraiment trouver de l'intérêt à cette histoire bien filmée, mais au traitement empesé comme rarement, au point que la musique est la seule à quoi se raccrocher... Dialogues en français souvent inaudible (mauvaise prise de son) au lieu d'une bonne version allemande avec sous-titres... Entêtement à montrer Robert dans l'ombre de son épouse et trop souvent le jeune (et beau) Brahms inhibé, excepté les plans où il occupe enfin et longuement tout l'écran, très touchant. Remarquable aussi l'impact féminin comme chef d'orchestre ou pianiste, une petite révolution ! Cette Clara (impressionnante Martina Gedeck) ambitieuse, généreuse, scotche le spectateur, beaucoup plus que son époux, ici dans sa phase la plus corrosive (Pascal Greggory). Nombreuses scènes avec les enfants, mais qui nourrissent peu l'intrigue... La réalisatrice, archi-documentée pourtant, s'est empêtrée à imaginer en situation ces trois monstres sacrés, et ce bien qu'il y ait quelques fulgurances dans le puzzle, cette vieille cuisinière très émotive par exemple... Seulement, ça traîne la patte... Les musiciens, les pianistes notamment, les mélomanes, rentreront tout naturellement dans cette fusion des sensibilités, y débusqueront la profondeur qui fascina ces trois êtres (d'autant qu'il y a d'excellentes pièces musicales), mais le grand public, sauf exception, risque de s'ennuyer ferme.