Banlieue moscovite d'aujourd'hui. Logements gris alignés, la classe moyenne née de Poutine. Du mieux (par rapport aux années noires Eltsine), malgré le chômage d'un père ne lâchant pas sa fille d'une semelle : à manger sur la table, l'ado habillée comme elle le souhaite, qui a sa chambre, va au collège, copie les façons occidentales, liberté d'action, amitié sacralisée... Cette toute jeune cinéaste de 25 ans en 2009, insiste sur cette frénésie de sortir qui vous prend un beau jour comme un réveil-matin ravageur. Encore plus quand on s'estime séquestrée à quinze ans. Aubaine donc que cette boum organisée par l'école (stupeur, en effet, qu'il n'y ait aucune sauterie mixte l'un chez l'autre au stade de leur développement !). Les spectateurs(trices) marqués(ées) par ce cap peuvent revivre la soudaine allergie aux parents, eux-mêmes virant de la panique à la franche ulcération (on jurerait que l'adolescence féminine vient de naître en Russie...). Des tensions et des coups, comme dans bien des banlieues de par le monde, avec cette lubie féminine : être enlevée par le coq de barbarie du coin, s'en remettre à l'autre sexe, complètement idéalisé. Certes, des particularismes russes (dureté, obstination, si nécessaire rouerie...). Caméra nerveuse d'une échaudée brûlant de raconter telle quelle sa dégringolade de l'étagère, à une époque où se scarifier est proche de remplacer les mots... De vrais gnons, de vraies chutes pour les acteurs et actrices, on surfe à des années lumière de Mademoiselle Âge Tendre !