Découvert au Festival des Trois Continents nantais en 2008. C'est une ville minière dans la montagne coréenne, avec des fumées et crachotements d'un autre âge, enfin pour nous autres Français... De plus, il fait toujours froid si l'on en juge par la neige en contraste avec le noir ambiant, triste patelin ! Pourtant l'on y chante (magnifiquement !) de retour du fond de la terre, devant la télé ou en sillonnant le village en voiture... Zoom sur la petite famille monoparentale, un papa et ses deux gosses scolarisés (le garçon retardé dans son développement). Le père, pour une fois, plutôt gentil (à la différence de nombre de rôles masculins asiatiques lâches, désespérants)... Un père responsable, il "assure". Nulle information sur la mère. Quoi qu'il en soit, la jeune Young-lim, 9 ans, devient une aide précieuse pour le mineur le jour où une sale pneumonie vient tout compliquer... Une torpeur alcoolisée peut ulcérer un tout jeune cerveau... Il faut bien suivre la fillette dans son parcours à l'image... Une sacrée petite bonne femme, plutôt tendre, d'une lucidité qui saisit... Etonnant comme Jeon Soo-il embarque le spectateur dans un long processus descriptif, jusqu'à le faire se morfondre dans ce pays de malheur... Mais c'est pour mieux le piéger, toujours dans le monocorde (peut-être un peu terne comme mise en scène quand ça se gâte, les plans fixes demandent de la patience !)... Les spectateurs restent vissés à leur siège ou alors quittent précipitamment la salle pour prendre l'air car "la petite" dans sa très forte envie de survivre, ne fait pas dans la dentelle... Derniers plans hallucinants.