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Nationalités :
Turquie216 / France60 / Italie
Durée : 1h49
Date de sortie en France : 14/01/2009
Nota
Le titre du film réfère à la philosophie de Confucius. Les trois singes ont une signification positive qui représente la sagesse : ne pas entendre le mal, ne pas le voir, ne pas en parler.
Distributeur : Pyramide Films
Visa d'exp. : 119237
Résumé
Chef d'entreprise, convaincu de ses bons droits et des prérogatives liées à son confortable statut social, le dénommé Servet, qui vient d'écraser de nuit, accidentellement un quidam, sur une petite route forestière, ne trouve rien de mieux pour se disculper et ne pas entraver sa campagne électorale, de proposer à son chauffeur d'assumer le forfait (le numéro d'immatriculation de son véhicule ayant été noté par de gênants témoins imprévus). C'est donc avec l'assurance de continuer à percevoir son salaire mensuel et une conséquente prime finale, que le taciturne Eyüp accepte de passer neuf mois en détention, à la place de son patron, en laissant son fils Ismail et son épouse Hacer l'attendre. Alors que l'adolescent, déjà en échec scolaire, loin de l'autorité paternelle, se complaît à de tumultueuses relations avec quelques autres camarades de son âge, la mère, venue réclamer au patron de son mari une avance financière, se fait lourdement courtiser par le libidineux personnage, avec lequel, quelques semaines plus tard, elle engage une clandestine relation extraconjugale. Fréquentation pas assez discrète, puisque le couple adultérin se fait surprendre par Ismail, revenu à l'improviste au domicile familial, qui finalement occultera la vérité à son paternel, lors d'une courte visite à la prison de Muratli que ce dernier quittera peu de temps après. Alors que l'époux prend peu à peu conscience de l'infidélité de sa compagne qui s'accroche désespérément à son amant bien plus préoccupé par son échec électoral et refusant de poursuivre cette relation après la libération de son chauffeur, un autre drame se prépare.
Critique
Critique de
Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 16/20
S'accaparant avec brio et pertinence, les codes immuables et les situations typiques du mélodrame, thématique fort répandue dans la cinématographique turque, Nuri Bilge Ceylan déconstruit les schèmes stylistiques du genre, pour les réadapter à un réalisme plus structuré, à la manière d'un Fassbinder maîtrisant et oeuvrant sur les éléments d'un pathos maintenu mais distancié, lui permettant de circonscrire et de pointer avec force les notions de culpabilité, de mensonge et de pouvoir. Une oeuvre solide et dense, à tiroirs et en culs-de-sac, aux maritimes et nuageuses couleurs opiacées, flirtant avec le fantastique, ponctuée de troublantes interrogations et de labyrinthiques points de suspension qui nous laissent pensifs et rêveurs.