Quand rire devient douleur... J'ai eu l'impression d'un énorme gâteau empoisonné envoyé à la figure, au prétexte que l'époque est devenue irrécupérable... Hélas, je n'ai pas ri, tout juste souri. Car si cet humour-là colle à l'actu de Groland sur Canal, pour un film, je demande autre chose, des trucs plus fins peut-être ?... Le couple est peu attachant, la psychologie est à ras du sol et c'est plein de surcharges, avec cette guitare gratouillée en ponctuation, ou ce sifflement répété, on se sent forcé à l'adhésion pour la bonne cause. Mal à l'aise avec le sardonique, je me suis sentie égarée dans ce labyrinthe d'angoisse, dans une salle, vraisemblablement au même diapason, mes voisns ont à peine gloussé... C'est bien filmé malgré tout, et j'opte sans hésiter pour la dénonciation des impostures actuelles. Dommage que ce soit non-stop le style "Hara Kiri" dans ce qu'il avait de pire, c'est-à-dire "le bouchon trop gros poussé trop loin". Plutôt que de nier le bien-fondé de la démarche, il est permis de se questionner : de quoi rit-on instinctivement dans une époque précise, dans quel registre le rire stimule et quand commence-t-il à donner un vertige inquiétant ?