"The Aviator", au départ oeuvre de commande, devient un film puissamment personnel et ce dès les premières minutes d'un film où se rejoignent coup sur coup les signes christiques d'un nouveau "martyr", victime de sa folie obsessionnelle et paranoïaque. Scorsese conjugue glamour, romance et nostalgie dans une première heure fascinante, regorgeant de vivacité aux tonalités colorimétriques séduisantes : en effet le cinéaste et son directeur photo utilisent le procédé trichromique du Technicolor de l'époque (les trois couleurs primaires).Puis le film bifurque vers la lente ascendance semée d'embûches autant physiques que morales d'un Howard Hughes, devenu personnage captivant, avant une séquence finale terrible et évocatrice qui en dit long.Film spectaculaire, intimiste et psychologique, "The Aviator" porte la marque incontestable du maître à travers une mise en scène puissante, énergique, picturalement impressionnante, jamais gratuite dans ses effets.Et Leonardo DiCaprio est parfait !