Regardez bien le visage et l'allure de la belle eurasienne, âgée pourtant, qui ouvre le film, car soudain elle fait l'effet d'une lampe tamisée éteinte sans prévenir, le spectateur lui en veut de l'avoir lâché... Et peu importe que les radiographies du départ intriguent. Car le mari, ronchon patenté, n'a plus qu'à s'amender : il portera souvent un gilet de laine mohair, parfois une jupe... Voici un Japon sans austérité, accessible aux récalcitrants : ce "bûto", danse qu'on s'attend à trouver lancinante, quand on y est pas hermétique, est extraordinairement digeste ici, grâce au regard de la réalisatrice, Allemande quinquagénaire, et également veuve récente de son chef opérateur préféré. C'est "son Japon" tel qu'elle l'a vécu, en dépit des cérémonies funéraires ou de la jeune chair qui s'exhibe pour de l'argent, qu'elle montre aussi... Mont Fuji "timide" sur lequel une porte s'ouvre plus d'une fois, cerisiers menant à la sagesse par le biais de cette jeune pendue au fil de son téléphone, et puis ce grand mouchoir d'homme noué pour se repérer à Tokyo... Un voyage qui montre les Japonais plus riants que d'habitude. Ce voyage donne hâte que la saison froide passe pour vadrouiller sous les arbres en fleurs comme des gosses, si possible en picorant dans des petits bols !