Découvert en v.o. au cycle universitaire allemand de décembre 2008 à Nantes. Décontenancée en sortant de la séance, du fait des deux chutes dans l'Elbe pouvant faire croire à un faux-départ à l'ouest... Bon sang, mais c'est bien sûr ! J'ai mieux compris, plus tard, les deux sacs repêchés, eux seuls attestant du périple. L'histoire décrite ici évoque le risque couru - ou la nécessité maintenant ! - pour les ex-Allemands de l'Est, de passer vivre à l'Ouest. Encore plus criant de nos jours, cette obligation d'aller là où est le boulot, rarement garanti sur la durée, sans trop de filet. Soit stagner, soit se lancer afin d'avancer dans la vie. Le pont semble symboliser la tentation vers l'inconnu, et l'élément liquide le danger d'anéantissement. Nina Hoss est insolite dans son ambivalence, ulcérée par ce mari qui la colle en alternant pleurnicherie et violence. Décidée à se tirer d'affaire et à compter que la chance tourne. Drôle d'impression quand entre en scène ce "boursicoteur", un douceâtre très observateur, truand, sauveur, un peu des deux : et voilà que Yella se met à dérailler avec l'oseille ! La paumée de service est aussi comptable de métier : la voici muse de la finance, des plans d'arnaque que le profane peut comprendre à moitié, là n'est pas l'intérêt, il va y avoir un imprévu, tout cela entre rêve et onirisme, à cause de ce pont de tous les possibles. Encore un film qui en dit long sur le business !