RAF contre RFA : dans un match de longue haleine, truqué de longue date, perdant connu d'avance, il en résulte une médiocre œuvre cinématographique qui a comme seul et unique mérite, de respecter l'historicité des faits. Ce qui ne signifie en rien, respecter les personnes. En effet, comme la plupart des médias de l'époque et d'aujourd'hui, le film présente les principaux terroristes comme des illuminés, ne crachant pas sur les bienfaits de ce qu'ils dénonçaient, obsédés de la galipette et de la violence, en faisant une solide impasse sur le contexte historique de leur action et sur l'itinéraire politique qui les y a conduite. Des quelques rares tentatives qui existent à ce jour,
"L'Allemagne en automne" d'un collectif de onze réalisateurs, l'excellent et maintes fois primé film de Margarethe von Trotta
"Les années de plomb"," le plutôt quelconque
"Baader" de l'insignifiant Christopher Roth, l'estimable
"Stammheim" de Reinhard Hauff, l'intéressante production de Volker Schloendorff
"Les trois vies de Rita Vogt", on ne voudra retenir finalement que l'apaisé documentaire de Timon Koulmasis, réalisateur allemand d'origine grecque
"Ulrike Marie Meinhof" loin du tumulte putassier et financier d'un Uli Edel à la réputation amplement surfaite au vu de sa pénible filmographie.