A priori, un énième "film de prison" comme des centaines d'autres sur le sujet avec l'obsédante nécessité d'évasion. En regardant, ou plutôt en subissant de près, force est de reconnaître pour cette réalisation une flagrante et tenace médiocrité, facilement camouflée sous des tonnes d'esbroufe et d'outrance. D'abord pour les personnages, les odieux et méchants détenus, il fut absolument incontournable de forcer sur les mines patibulaires, avec les obligatoires armoires à glace et les sournois malingres. Pour le quotidien en prison, pas moins qu'un petit laboratoire de produits illicites bien sûr ignorés des gardiens, de violents combats sanguinaires encouragés par la direction et puis pour accrocher le baveux spectateur, bien au chaud dans son mohair et son fauteuil à bascule, une amputation de doigt, un super caïd qui règne sur la masse des prisonniers et bien sûr le héros du film qui est le plus intelligent et le plus humain parmi la racaille environnante. Puis, pour faire un peu moderne, un déroulement de l'histoire a-chronologique et un zeste d'émotion finale avec de mièvres et lourdes retrouvailles imaginaires entre le héros mourant et sa radieuse fillette.