Il est impératif d'avoir peu ou prou connu soi-même le désarroi dont il est question dans ce documentaire pour admettre le déballage d'états d'âme, comme ça, devant une dame qu'on ne connaît pas ou bien un monsieur qui vous envoie en péninsule ibérique en planifiant tout... Peu de place pour les hommes dans ce genre d'huis-clos... Tant qu'on est à l'abri des "pépins de ventre", des confessions comme celles-ci sont indécentes. Si les apprentis de la vie sexuelle, garçons ou filles, préférant l'anonymat du planning familial français à tout autre circuit peuvent également être inspirés, l'objectif reste, suite à la pratique du sexe, les diverses répercussions d'un "spermato qui nage"... Témoignages majoritairement féminins, le ventre des dames exige surveillance et peut conduire, en catimini car c'est tabou, à des décisions d'ordre métaphysique (le souci de virginité de sa partenaire, de la part d'un olibrius survolté, fait un peu tache en comparaison !...). Quelle patience faut-il déployer ! Les surprises défilent, de l'anecdotique à la révélation, entretiens en partie inaudibles (cette manie de ne pas articuler !). La réunion et le cours représentent une diversion sur les autres angles du Planning Familial (la limite du secret pour les sans-papiers, mariages blancs, etc.). Claire Simon est d'avis que les femmes vivent beaucoup à travers parents et partenaires, qu'elles disent à la fois oui et non à leur fécondité, car pas franchement délimitées dans leur identité propre : Bureaux de Dieu, il s'agit bien d'un confessionnal des temps modernes, avec des options, mais où rien n'est jamais vraiment tranché. La présence des actrices connues ajoute un plus je trouve, car il y a des longueurs pesantes... Et puis ces quelques secondes de jazz strident en salle d'attente, fort heureusement rattrapées par la Bulgare à trois étreintes fatales (sourire permis tant que notre pays offre des solutions possibles et répétées !)... Mais déjà les violons du printemps concluent d'un seul coup, en pleine ambivalence de l'âme féminine.