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LE SILENCE DE LORNA-2008-
Durée : 1h45
Date de sortie en France : 27/08/2008
Récompenses
- Prix du Scénario, Cannes 2008
- Prix Lumière 2009, Meilleur Film
Nota
Dédicace : "A notre ami Henry Ingberg" (récemment décédé).
Distributeur : Diaphana Distribution
Visa d'exp. : 118774
Résumé
Arrivée depuis quelques mois seulement dans la grande cité wallonne de Liège, la jeune Lorna, d'origine albanaise, vient de contracter un mariage blanc, afin d'obtenir la nationalité belge, avec un certain Claudy Moreau, drogué notoire qui aimerait bien décrocher de sa persistante dépendance. Elle fait en effet partie d'un lucratif réseau clandestin, dirigé localement par l'intraitable Fabio, chauffeur de taxi en couverture, qui fournit par l'intermédiaire de noces arrangées, une nouvelle patrie à ceux, qui pour une raison ou une autre, ont besoin de changer d'air et de contrée. Ce n'est bien sûr ni par charité d'âme ni par fraternité slave, que Lorna accepte ces matrimoniales combines, mais uniquement dans le but de se constituer un conséquent pécule lui permettant avec son petit ami Sokol, d'acheter et de gérer un hypothétique snack-bar. Désormais, notre nouvelle concitoyenne belge veut mettre en place un divorce accéléré pour coups et blessures, afin de convoler à nouveau avec un généreux quidam d'origine russe, alors même que Fabio, son mentor ès magouilles, pense régler le problème "Claudy" d'une façon bien plus expéditive. Ce qui se fera d'ailleurs par une discrète overdose forcée, sans même qu'elle soit au courant et puisse intervenir pour empêcher à son fugace "mari" ce destin tragique. Meurtre qu'elle va à sa manière, désintégrer et tenter de sublimer, d'absoudre dans une fausse maternité salvatrice. Une grossesse fictive qui devrait lui permettre de se réconcilier avec la vie, se dédouaner d'une lancinante culpabilité, quitte à l'entraîner, plus tard, après les premières euphories maternelles dissipées vers d'autres rivages bien plus psychotiques et plus chancelants où s'évanouissent à tout jamais les bébés fantômes.
Critiques et Commentaires
Critique de
Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 17/20
Comme sa petite soeur britannique, Angie de
"It's a free world" qui elle aussi avait tenté de sur(vivre) et d'accéder à ses prégnants rêves de réussite sociale, évinçant tout questionnement moral gênant, Lorna incarne, avec force et malaise, une nouvelle internationale de la misère, non plus matérielle, mais éthique qui ne rechigne pas à exploiter bien plus démunis dans une triomphante logique amorale et barbare.
Critiques - Commentaires Public
6130
Note : 16/20
Dès le début du film, si on parvient à s'habituer aux expressions équivoques de l'actrice, on se demande bien à quoi vont mener ces échanges téléphoniques et ces déambulations d'un blouson à col de fourrure et d'un pantalon rouge moulé sur des fesses dodues... Lorna semble avoir un objectif après lequel elle va se poser. Puis on découvre qu'elle est en mission permanente. Et loin d'être aussi dure que pressentie. D'intrigante elle devient bouleversante (ces emballements avec brusque arrêt) pour s'égarer dans un monologue qu'on souhaite transitoire. Changement de tenue, valse de billets, le pire se profilerait-il ? Belle prestation générale, scénario sinueux, une histoire qui monte en puissance, un rôle féminin captivant, tout cela appellerait un fracas quelconque. Et peu importe que les conditions de l'immigration décrite soient édulcorées, des exceptions existent bien dans la débrouillardise puisque maints trafics continuent à échapper aux autorités... Le silence de Lorna déboucherait-il sur un vide commode qui plombe tout le reste ? M'attendant à plus clinquant vu la rébellion en marche, je reste déçue du délitement final.