On connait la passion d'Olivier Assayas pour le Japon, déjà perceptible dans son premier court métrage datant de 1982 et ses récurrentes difficultés à faire dans la simplicité et l'émotionnel. A nouveau, avec une certaine réussite, il se lance dans la représentation (et non la description ou la dénonciation) d'un monde glacé, aux décors aseptisés, froideurs et rigueurs d'un monde moderne figé dans sa géométrie spartiate (aéroport, salle de réunion, palace), traversé par d'impitoyables entités humaines hantées par l'argent, le sexe et la violence. D'une intrigue complexe et quelquefois nébuleuse, parsemée de bien des longueurs et de quelques facilités, il nous reste une certaine fascination dans la perfide chorégraphie des principaux personnages, sans cesse animés dans un mortel ballet pour un illusoire et fugace pouvoir.