Travail de coeur et de mémoiresA la fois un film hommage à Henri Alleg et une désenchantée endoscopie de l'Algérie contemporaine. Mais qui est Henri Alleg. Né dans la grande cité cosmopolite de Londres en 1921, de son vrai nom Harry Salem, de parents juifs originaires d'Europe Centrale, il s'est installé début des années 40 en Algérie où il devint directeur du quotidien "Alger Républicain". Actif militant pour l'indépendance du pays, il fut arrêté par les parachutistes français le 12 juin 1957 et brutalement torturé. "Glorieux" fait d'armes de nos élites galonnées qu'il raconte dans son livre-témoignagne, qui fut d'ailleurs adapté au cinéma en 1976 par Laurent Heynemann sous le même titre lapidaire.
"La question". Et c'est donc plus de quarante années après ces tragiques événements que le journaliste-écrivain revient dans ce pays tant aimé pour faire l'amer constat de ses désillusions quant à son "rêve algérien" d'une communauté cosmopolite, pluriraciale et fraternelle, détruit, dans le passé, par les affrontements de la guerre d'Algerie, et dans le présent, par les sanglantes exactions d'une certaine intolérance islamique. Nous retrouvons ainsi dans ce long périple à travers le pays (Alger, Constantine, Oran) d'anciens compagnons d'armes ou de résistance d'Henri Alleg et deci-delà, au hasard du voyage et des rencontres, dans cette nostalgique quête d'une lointaine fraternité passée, de nombreuses marques de sympathie et de proximité de certains anonymes habitants des lieux envers celui qui fut et reste un symbole de la lutte contre l'oppressant colonialisme français.