"Eaux Silencieuses" ou "Khamosh Pani". Date de 2003 (prix festival Locarno). Projeté en v.o. au Festival des Trois Continents nantais en 2007. Sabiha Sumar, jeune cinéaste née à Karachi en 1961, alerte sur les retombées dont les femmes écopent lors de guerres décidées par des hommes. Comment une soudaine "partition" en 1947 fait des frères ennemis d'un groupement humain vivant en harmonie jusque-là : Musulmans et Sikhs (plus proche de nous dans le même genre de partage, songeons à l'ancienne Yougoslavie). Le pire est bien qu'il s'agit de populations certes conditionnées par des usages religieux, mais instruites, de pensée alerte, adeptes de l'entraide, capables d'affection mutuelle ! Or, côté femme, l'obscurantisme le plus total règne, à croire qu'elles sont le déversoir commode des haines, et hors de question de broncher, elles suivent les préceptes édictés par leurs geôliers ancestraux... Des enlèvements féminins ont eu lieu dans le camp adverse, viols, tortures, extermination (comme allant de soi !). On suit Ayesha, paisible survivante un jour repérée par son frère... Elle est vivante, c'est présenté comme une anomalie à corriger tout de suite ! ... Une traque de tous les instants, dont seul un geste désespéré est l'issue, car on suppose que toute fuite hors des murs est inimaginable. J'en ai encore d'occidentales et agnostiques suées...