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INTO THE WILD-2007-
Nationalité : États-Unis
Titre VO : Into the wild
Durée : 2h25
Date de sortie en France : 09/01/2008
Réalisation : Sean PENN
Scénario : Sean PENN
Inspiration : D'après le livre Voyage au bout de la solitude de Jon KRAKAUER
Prise de vues : Eric GAUTIER
Distributeur : Pathé Distribution
Visa d'exp. : 119364
Résumé
Brillamment reçu à ses examens de fin d'année de l'Emory University d'Atlanta, Christopher Mac Candless est fort loin de s'engager dans un confortable et sécurisant cheminement professionnel, auquel le destinaient tout naturellement ses réelles capacités intellectuelles et les solides relations familiales. Ses aspirations les plus intimes lorgnent plutôt du coté de Fairbanks, au nord du soixante-quatrième parallèle, en Alaska. Mais l'aventure, la vraie, ne peut se concevoir selon ses rêves les plus fous que libéré de toutes contraintes affectives et de toutes facilités pécuniaires. Partir donc sans prévenir aucun de ses proches, faire un don et un autodafé de ses économies, détruire enfin ses pièces d'identité. En bus, en train, en stop et en kayak, à travers la Géorgie, l'Arizona, la Californie, toujours plus vers le nord, Christopher avance et se dépouille des derniers oripeaux du monde qu'il abhorre et qu'il fuit, tels ces opiniâtres lemmings des régions arctiques, hagards et confiants, dans leur folle migration. Au gré de quelques rencontres éphémères et sympathiques, toujours que de passage, malgré la complicité des éternels hippies Rayney et Jan, la camaraderie nautique du couple danois Mads et Sonja, l'affection paternelle du vieux Ron Franz qui voulait l'adopter et l'amour impossible de la foudroyante Tracy et des boulots de fortune (dans une ferme, un fast-food, comme occasionnel libraire) le jeune homme épris d'espace, de solitude et de liberté, détricote lentement, avec constance et patience, les derniers liens le reliant encore à ses désormais lointains congénères. Pour finalement découvrir, trop tardivement, dans une épave de bus abandonné depuis quelques années sur la piste Stampede, que le vrai bonheur n'est réel que partagé.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 16/20
D'après l'histoire vraie d'un jeune homme de vingt-trois ans, Christopher Mac Candless, en rupture de ban et de société, superbement narrée par Jon Krakauer dans un livre étonnant et magnifique ("Voyage au bout de la solitude"), Sean Penn a su tirer la quintessence émotionnelle d'une oeuvre balayée par une profonde authenticité humaine bien au-delà de cette angélique et déraisonnable errance absolutiste où se mêlent en cascades, innocence, candeur et fraîcheur. En prime et en nécessité, de solides acteurs pénétrés de leur rôle, une somptueuse prise de vue magnifiant les paysages traversés, une intelligente et pertinence construction scénaristique en dramatiques ellipses concentriques. Finalement, une oeuvre désenchantée d'une grande beauté formelle, baignée d'une inhabituelle tristesse jamais infondée, entre nostalgie d'un passé aventureux depuis fort longtemps révolu et fuite obstiné de lendemains qui déchantent forcément. Nous sommes peut-être tous des Christopher en partance, à certaines heures pâles de la nuit. Mais la plupart d'entre nous, au matin, restent frileusement à quai, trop sages ou trop lâches.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
inconnu(e)
Je vous annonçais la venue prochaine du Messie. Le voilà enfin arrivé sur nos écrans ! Le plus grand film de ces 30 dernières années. Une oeuvre extatique d'une densité et d'une magnanimité incommensurables, qui côtoie la perfection sans même s'en rendre compte. Ce chef-d'oeuvre prend date, la postérité prend note. Sean Penn a mis bas à son plus beau bébé, et l'Académie des Oscars a tout intérêt à ne pas lui tourner le dos. Pour une fois, tout le monde est unanime ; on en ressort grandi. C. "Supertramp" nous livre (d'abord par l'intermédiaire du bouquin de Jon Krakauer puis son majestueuse adaptation cinématogaphique) son aventure humaine gravée à jamais dans les mémoires. Emile Hirsh prend les devants et s'avère être une totale révélation, une claque bien trempée. Sean Penn prend un risque considérable, avec un sujet aussi rugueux et son aspect anti-conformiste (donc quasi anti-commerciale). Il est l'emblème du cinéma indépendant américain et il le fait savoir. Un homme entier, généreux qui ne renie rien, qui aime son Art. Impossible d'en ressortir indemne. Une expérience non-pondérée qui vous laisse sur le carreau, qui exècre tout puritanisme ou pédantisme ambulants. Une renaissance inqualifiable, inestimable, immense, sage, précieuse. Les larmes coulent et parlent d'elles-mêmes ... Précipitez-vous sur ce cuir ! Saisissez-le ! Saisissez-vous !
Note : 17/20
Inspiré d'une histoire réelle, ce film peut trouver mille interprétations selon qu'on se place dans les années quatre-vingt-dix (période de référence puisque le héros dessine sa trajectoire dans cette décennie-là), soixante-dix (grande vogue idéaliste, partir loin en auto-stop et se fondre dans la nature, sur les traces de Kérouac et autres absolutistes en réaction au système économique quasi-incontournable de maintenant s'ébauchant déjà...) ou du vingt et unième siècle, 2007 par exemple, rond-point du grand saut collectif dans le mur ou des premiers paliers d'une saine "décroissance" ?... Bien entendu, la voix-off de la jeune soeur, qui annonce l'issue, serre les tripes. Ce cabossé par l'hypocrisie familiale, et qui n'a pas su tout petit écluser son trop-plein de pouvoir personnel, va se dépouiller de l'intégralité des stigmates civilisés avec l'entêtement de celui sûr de son fait. Escamotant l'impasse à laquelle conduit la négation du bonheur partagé... Niant une fusion - même fugace !- avec une fleur bleue chantant sa propre errance, esquivant, tellement borné plus il chemine, le merveilleux parent de substitution auquel il pourrait se raccrocher pour garder l'équilibre entre son idée fixe et la réalité imparfaite... Ramené à ce ceinturon symbole, dont il resserre toujours plus les crans... Sean Penn nous pose question sur cette part de perfectionnisme né de l'esprit de contradiction, dont l'objectif demeure souvent fumeux, pour déboucher sur un lent étranglement... Très grande portée de réflexion !