Premier long métrage d'une jeune réalisatrice de vingt-trois ans, Audrey Estrougo affirme avoir puisé dans des souvenirs personnels les éléments essentiels de son film qui se veut donc largement autobiographique. Mais cela ne suffit pas pour faire une oeuvre. Encore moins un bon film. Car, hélas, nous assistons à une insupportable succession de scènes archétypales, modélisables dans de lourds schémas soporifiques et consensuels ("Les jeunes des banlieues n'ont pas plus de problèmes que les autres : tout va bien. Pas de racaille, pas de chômage endémique, structurel, pas de conscience politique. On veut juste "serrer les meufs, mon frère"), et dont la mise en scène hautement quelconque, voire batarde, souffre d'aberrantes répétitions scéniques qui suppose une totale carence dans la maîtrise de l'élément filmique ou alors un chef-monteur lunatique ou lévitant, en perpétuelle absence de concentration professionnelle. Et comme de bien entendu, le pendable résultat est auréolé de moult Prix insignifiants (à croire créés pour la circonstance) : "Prix Junior (?) du Meilleur Scénario 2006, "Prix Arlequin" (?) "Prix Talents des Cités 2005 (?).