Ce qui retient avant tout, bien avant les lascifs débordements amoraux de Katrina l'excessive, c'est la permanente qualité du jeu des principaux acteurs -présence certaine, efficience totale- et bien sûr, un scénario parfaitement calibré. Par contre, là où le bât blesse, où l'on peut difficilement accorder un quelconque satisfecit, c'est dans l'inconsistance référentielle du film qui fait barboter l'ensemble dans tous les méandres possibles des genres disponibles ou connus par le cinéaste (humour, horreur, comédie, cinéma-vérité, tragédie, social, érotique, musical, mélodrame, etc..) sans jamais trouver ses marques propres, son rythme de croisière pour s'installer dans une sorte de pesant melting-pot émotionnel fort disparate et jamais véritablement maîtrisé, donnant une gênante impression d'invertébré filmique, sans épine dorsale structurelle, existentielle, parsemé de quelques tics cinématographiques post-modernes et de tintamarre pseudo-musical. Dommage, on attend avec curiosité la suite et un peu plus de sérénité filmique de la part du réalisateur, sans pour autant souhaiter qu'il se prenne rapidement pour un nouveau Ken Loach ou un Marco Risi austral(ien).