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PERSEPOLIS-2007-
Animation
Nationalité : France
Durée : 1h30
Date de sortie en France : 27/06/2007
Themes
Milieu scolaire
- cinéma français -
Chiens
- cinéma français -
Représentant(e)s du culte
- cinéma français -
Enfance
- cinéma français -
Adolescence
- cinéma français -
Milieu médical
- cinéma français -
Milieu universitaire
- cinéma français -
Mariage
- cinéma français -
Prisons
- cinéma français -
Psy(chologue-chiatre)
- cinéma français -
Inspiration : D'après la bande-dessinée éponyme de Marjane SATRAPI
Prise de vues : Christian DESMARES
Musique : Olivier BERNET
Distributeur : Diaphana Distribution
Visa d'exp. : 112904
Résumé
Agée de huit ans, la petite Marjane n'a qu'un unique rêve (devenir prophète) et qu'une seule idole (Bruce Lee). Issue d'une famille aisée et cultivée, elle suit avec curiosité et conviction l'opinion de ses parents (et de la majeure partie de la population iranienne) souhaitant que le régime honni de Mohammad Eza Pahlavi, plus connu sous la dénomination du Shah d'Iran, disparaisse. Ce sera enfin le cas, début de l'année 1979 avec l'instauration inattendue de la République islamique qui se fera un céleste et sanglant devoir d'éliminer les représentants de l'ancien pouvoir et d'imposer une stricte discipline coranique, avec restriction des libertés, port du voile obligatoire et répression quotidienne. Et, mortelle cerise sur le gâteau, en septembre 1980, l'Irak déclare la guerre à son voisin, enfonçant encore plus le pays et ses habitants dans une noire misère et des souffrances infinies. Devant la terrible précarité de la situation, les parents de Marjane décident de l'envoyer en Autriche et de l'inscrire à l'école française de Vienne. La jeune fille, en pleine éclosion adolescente va connaître ses premiers émois amoureux, suivis inévitablement par ses premières déceptions sentimentales, mais aussi la grisaille de l'exil, l'accablement de la solitude et les désagréments de l'altérité, pour finalement ressentir le besoin urgent et vital de revenir au pays. Université, un mariage qui capote et malgré tout, la vie qui continue.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 15/20
Grand Prix Spécial du Jury 2007 au festival de Cannes, ex-aequo avec le film de Carlos Reygadas : "Lumière silencieuse", ce solide long métrage d'animation français, adapté d'une série de bandes dessinées devenue depuis peu culte qui fut éditée en quatre tomes entre les années 2000 et 2003, largement autobiographique, manie avec dextérité un humour désabusé, sur fond de pertinente dénonciation des errements de la petite et de la grande histoire ; celle d'une sympathique gamine qui s'éveille à la vie et celle d'un pays humilié qui s'éteint à la liberté, sans lourdes images de synthèse ni calamiteuse exubérance d'effets spéciaux et spécieux.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
inconnu(e)
Très bien fait, mais c'est surtout le tableau de classes privilégiées.
Note : 16/20
En découvrant ce dessin animé pour adultes en avril 2008, comme un tas de gens plus attirés vers les acteurs en chair et en os, je me dis "que ne l'ai-je vu plus tôt !"... Voilà d'adorables dessins, rien que de gracieux dessins, ingénieusement déménagés de la version papier vers la toile, grâce à l'alchimie Satrapi/Paronnaud. Et qui en racontent ! Avec toute la technique empruntée aux studios du genre mais en faisant dans le sobre, le tout simple expressif, comme les gosses : on se balade et on est surpris autant qu'instruit. Et ça cause comme la jeunesse européenne d'à c't'heure ! Le regard étant toutefois celui d'une femme assez sereine finalement. Bien des grands-mères délurées se reconnaîtront. On comprend la complexité de l'Iran, les liens lors d'exils, avec ce fol espoir que les pays réputés libres soient plus stimulants. Etonnante fragilité de Marjane, une fois adulte, d'avoir été choyée même en territoire miné de l'extérieur. Le plus terrible est de devoir passer de la joie à la déprime, passé houleux et lendemains hasardeux. La voix de Danièle Darrieux incarne la grand-mère (mais j'ai irrésistiblement pensé à Denise Grey...), les voix parlées de Catherine Deneuve et de sa fille, Chiara Mastroiani se confondent par moments, c'est troublant comme un fil inaltérable entre générations.
En novembre 2000, publiée par « l’ Association », paraissait la première bande dessinée de Marjane Satrapi. Intitulé Persepolis, ce premier album très remarqué devait connaître une suite en trois volumes. La jeune femme y raconte son enfance iranienne, son exil en Autriche puis son retour en Iran. Depuis 1994, elle est installée en France. "Persepolis" a obtenu le prix du jury au dernier festival de Cannes. C’est la première fois qu’un auteur de bandes dessinées adapte son œuvre au cinéma.
Lorsqu’elle était petite fille, les parents de Marjane ne l’emmenaient pas voir les dessins animés qui passaient dans les salles de Téhéran. Ils voulaient qu’elle devienne une « intellectuelle ». Très jeune, elle a surtout vu des films comme Le chien andalou et le 7ème sceau d’Ingmar Bergman par exemple. C’est dire qu’elle a été à bonne école ! Elle a réalisé un film très réussi. Ceux qui craindraient un côté redondant par rapport à la bande dessinée seront rassurés. Le fond ayant eu une importance fondamentale sur la forme, le film fait la preuve d’une riche inventivité pour jouer sur différents niveaux narratifs.
En effet, l’histoire commence en 1978, lorsque la petite Marjane a 8 ans ; enfant choyée dans une famille moderne et cultivée de Téhéran. La révolution va conduire à la chute du régime du Chah. Les évènements conduisent à l’instauration de la République islamique avec ses règles de conduite répressives. Marjane grandit et porte désormais le voile mais elle n’a pas sa langue dans sa poche dans un pays placé sous le règne de la dictature où kidnappings et torture des dissidents sont monnaie courante. Le pays est désormais en guerre contre l’Irak. Pour préserver Marjane de plus en plus en butte à l’autorité, ses parents l’envoient à Vienne. Elle a 14 ans et découvre l’occident, les affres de l’adolescence et les histoires d’amour malheureuses.
Hormis quelques éléments du décor en couleur dans un aéroport, tout le film est en noir et blanc. La couleur se satisfait de quelques imperfections. Le noir et blanc est exigeant avec le risque de lasser. Ce n’est pas le cas ici. Persépolis surprend par sa créativité, passant de scènes oniriques à des scènes de répressions policières, de flashs-backs ramenant à différents temps du passé à la ville de Téhéran avec ses immeubles modernes et à une Vienne baroque « exotique ». A l’épure du trait dont la simplicité est cependant étonnante d’expressivité, s’allient des emprunts aux codes de l’expressionnisme allemand avec ses jeux d’ombres inquiétantes, l’utilisation du fondu enchaîné et le graphisme de certaines séquences rappelant la finesse des miniatures persanes. Nombreuses transitions sur des motifs graphiques sont admirables. Le film est sur le fil avec une belle rigueur dramatique.
"Persepolis" est habité par les voix de Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Danielle Darrieux et Simon Abkarian respectivement dans les personnages de Marjane, de sa mère, sa grand-mère et son père. L’originalité de la démarche a voulu que l’enregistrement des voix se fît avant la réalisation. Les comédiens ont profité, de fait, d’une liberté qui n’est pas celle habituellement des donneurs de voix pour un dessin animé traditionnel, n’ayant pas été tributaires d’un timing ou obligés de coller aux mouvements des personnages. On retrouve l’impertinence du texte de la bande dessinée. Le parler souvent fleuri de la grand-mère est dit avec une saveur incomparable par la grande Darrieux. Film intelligent, tragique et drôle souvent, étonnant par ses trouvailles visuelles narratives, "Persépolis" fera assurément date dans l’histoire du dessin animé. (Son site : Ecrivain de votre vie)
Bibliographie