Déçue de cette manière brouillonne d'amonceler les pièces de puzzle, ulcérée par le flot de bavardages, j'ai soupiré pendant la longue présentation, à peine touchée par les gags et les coulisses du monde cinématographique. On rit souvent jaune dans cette tragi-comédie. Ce couple avec enfants qui se sépare souffre pour enfin connaître la libération (très joli face-à-face entre ex en voiture). Forte aussi la bévue masculine, et pan une arme habituelle en moins ! Berlusconi qu'on croirait statuette du Musée Grévin parlante est montré dans l'un de ses dérapages publics les plus savoureux. Qui va le singer à l'écran, ce bel homme mûr ou cet autre plus quelconque quoique habité par ses tics ? On tient le coup grâce à la jeune scénariste, d'apparence douce (toujours irrésistible Jasmine Trinca !), ses audaces d'individu sain et déterminé, ses silences blasés offrent de quoi s'identifier. Très habiles tours (tout bien considéré) pour égarer le spectateur afin d'en venir au fait... Moretti qu'on avait aperçu dans l'hésitation, débarque soudain de dos et à grands pas, pour se retourner plein du jargon et des mimiques du Cavaliere traduit en justice. S'ensuit une salve à l'intention des électeurs italiens, moins d'Etat, tout au privé, déjà en 2006... Un discours magistral dans l'Hexagone qui vient, en ce 6 mai 2012, d'évacuer sa copie conforme du maestro !