Si vous avez apprécié "Historias Minimas" et "Bombon el Perro", courez voir cette nouvelle perle argentine (en v.o. pour en apprécier le charme), tout réside dans cette façon faussement anodine, de masquer la détresse matérielle en affichant une volonté de s'en arranger, tant qu'à faire avec un large sourire. Le héros, Tati, désire se surpasser une bonne fois dans sa vie trop prévisible, en vénérant sans effort un footballeur comme d'autres la Vierge, ou bien les deux... Bien entendu, "il y a loin de la coupe aux lèvres", mais malgré quelques longueurs, le film accroche par sa poésie, la fraternité sans détours de cette population de rescapés argentins, souvenez-vous que le grand Capital leur a fait le plus sale coup qui soit... L'icône Maradona aide à espérer en l'être humain, apporte au quotidien ce petit grain de folie indispensable... L'art de Carlos Sorin est bien de réussir à entraîner son public dans le sillage d'un genre de magicien des temps modernes, bien plus réaliste que l'apparence qu'il donne.