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LE SCAPHANDRE ET LE PAPILLON-2006-
Durée : 1h52
Date de sortie en France : 23/05/2007
Récompenses
- Prix de la Mise en Scène, Cannes 2007
- Prix Lumière 2008 du Meilleur Film
Distributeur : Pathé
Visa d'exp. : 116877
Résumé
Plus connu dans les sphères artistiques et culturels pour ses peintures, sculptures et dessins qui ont été montrés dans maintes expositions et galeries internationales, Julian Schnabel n’a pas laissé pour le moment de traces impérissables dans le milieu cinématographique avec une biographie initiale plutôt discutable sur le premier artiste noir à connaître un vrai succès mondial, Jean-Michel Basquiat, puis un second panégyrique (« Avant la nuit ») du militant écrivain homosexuel, d’origine cubaine, Reinaldo Arenas. Cette fois-ci, il s’attache à une autre personnalité hors normes, l’ancien rédacteur en chef du magazine « Elle » Jean-Dominique Bauby, quarante-quatre ans, père de deux adorables enfants, à l'aise et au chaud entre une délicieuse épouse et une ardente maîtresse qui, victime d’un brutal accident vasco-cérébral au volant de sa voiture, se retrouve dans un tragique état comateux appelé scientifiquement "locked-in syndrom" qui le rend totalement mutique au monde extérieur, dans une permanente et claustrophobe paralysie où seuls les mouvements de sa paupière gauche sont perceptibles; une sorte de monstrueuse "plante humaine" qui pense, réfléchit, médite comme tout un chacun, sans pouvoir l'exprimer avec des mots, des gestes, des paroles. Soigné à l'Hôpital Maritime de Berck-sur-Mer, Jean-Do se voit adjoindre une opiniâtre orthophoniste qui va lui apprendre un inédit moyen de communication à l'aide d'un alphabet restructuré en fonction des lettres les plus utilisées dans notre langue (E S A R I N T U L O M D P C F B V H G J Q Z Y X K W) et des acquiescements ou négations formulées par le mouvement ordonné de ses paupières. Après un épuisant et pénible apprentissage du fastidieux mode opératoire et de salvatrices errances dans les brillances de l'imagination et les volutes de la mémoire et des souvenirs, notre "douleur ambulante" qui se fait désormais déplacer en chaise roulante, décide de se mettre à écrire ou plutôt à dicter un livre / témoignage sur son affligeant et pitoyable état physique par le biais de cette nouvelle forme d'expression, caractère par caractère, clignement après clignement, jusqu'à la dernière ligne, du dernier paragraphe imaginé.
Critique
Critique de
Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 15/20
On retiendra tout d'abord la réelle performance d'acteur de Mathieu Amalric, qui a dû se désinvestir de toutes les habitudes et fonctionnalités d’une personne à la normative mobilité, mais aussi la lumineuse présence de Marie-Josée Croze, parfaite dans son ingrat et studieux rôle d'orthophoniste infiniment dévouée. Puis quelques trouvailles scénaristiques fort bienvenues et parfaitement intégrées dans le processus mental du personnage principal. A noter, une curieuse incursion nocturne dans les avenues mercantiles de Lourdes qui ne suinte pas l’eau bénite ni l’apologie miraculeuse. Restent à la charge de l'oeuvre, une longueur quelque peu excessive et une vision hautement proprette, clean, lourdement simpliste d'une désespérante (sur)vie pathologiquement et psychologiquement dévastatrice voire mortifère, qui évite de justesse les asphyxiants débordements lacrymaux. Auréolé du Prix de la Mise en Scène au dernier festival de Cannes, ce "scaphandrier" qui rêvait d’être palmé, nous plonge dans une adaptation appliquée et généreuse d’un roman autobiographique douloureusement désabusé qui ne permettra pas, cette fois-ci encore, de faire "papillonner" son réalisateur au pinacle du 7e Art.