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DESTRICTED-2006-
Nationalité : États-Unis
Titre VO : Destricted
Durée : 1h55
Date de sortie en France : 25/04/2007
Distributeur : Tadrart Films
Visa d'exp. : 117574
Résumé
Programme de sept courts métrages, (prétendument) sulfureuse révélation des festivals de Sundance et Cannes de l'année 2006"
Source : Matériel de presse
Critique
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 6/20
C'est stupide et consternant à souhait. D'une lourde et constante bêtise. On est loin du joyeux délire érotico-technologique possible entre l'homme et la machine ou de la tranchante hébétude d'un Ballard inspiré...
2) "Balkan erotic epic" de Marina Abramovic : selon d'ancestrales et séculaires traditions à la pertinence et à la véracité fort discutables, dans toutes les régions du monde (ici les proches Balkans) l'énergie sexuelle et les mythes de guérison, les croyances de fertilité et de protection ont toujours été prégnants, même en dehors d'un certain folklore érotico-magique pompeux et vaniteux...
>>> Si les séquences animées sont les bienvenues, le reste côtoie sans aucune gêne, le ridicule le plus complet avec, entre autres, cette risible mascarade de pseudo-paysannes qui se paluchent les seins en extase céleste ou se trémoussant sous la pluie dans des gesticulations qui se veulent obscènes et ne sont que grossières et faciles plaisanteries exhibitionnistes et météorologiques...
3) "House call" de Richard Prince : une jeune femme, aux plantureux implants mammaires attend la visite d'un mâle praticien pour soigner son exigeante libido en carence d'assouvissement phallique...
>>> Prenez un extrait d'un vieux film porno des années 80, Recadrez le sur un écran de télévision après un studieux refilmage pour en modifier la granulation, rajoutez une musique décalée et on criera au génie créatif, entre prétendue intensification de la pulsion érotique et supposée stimulante distanciation artistique.
4)"Impaled" de Larry Clark : le réalisateur organise un casting de jeunes hommes, les interrogeant sur leur perception de la sexualité et du substrat de plus en plus dominant dans leur existence, l'incontournable pornographie qui anime et ranime leur fantasmes.
Instructive et intéressante plongée dans le signifié sexuel et le signifiant érotique, à travers le désir et le phantasme de quelques énergumènes post-adolescents. Mais pourquoi "désagrémenter" les propos par une studieuse et obligée fornication démonstrative et gratifiante pour l'heureux élu ?
5) "Sync" de Marco Brambilla : le cinéaste "accouple" durant une minute des centaines d'extraits de films, en progressive gradation, du simple baiser passif à la copulative étreinte passionnée, et vice versa, dans un frénétique et forcené aller-retour visuel...
>>> Grâce à un découpage millimétré au couteau ou plutôt à la table de montage, le réalisateur obtient une bienvenue sarabande des ébats amoureux. Sauf que l'entreprise est à la portée du premier étudiant venu d'une quelconque école de cinéma...
6) "Death Valley" de Sam Taylor-Johnson : un jeune homme, en improbable balade (?!) dans la caniculaire et californienne "Vallée de la Mort" se branle avec une tranquille application et une courageuse obstination...
>>> On est toujours un peu consterné et profondément insatisfait de n'avoir rien compris au sens profond de cette studieuse démonstration masturbatoire que nous inflige avec ostentation et démangeaison cette assommante vidéaste-plasticienne-photographe. Peut-être une implicite référence à la poche-révolver d'un fringant John Wayne toujours prompt à dégainer son colt, ou bien une insipide et galvaudée métaphore sur la Mère-Terre qu'il faut féconder dare-dare à "douilles" rabattues ou tout simplement un inattendu et gênant prurit, d'origine allergique ou entomologique qu'il faut d'urgence soulager devant la caméra ?...
7) "We fuck alone" de Gaspard Noé : une gracieuse poupée de chair se caresse avec son docile ours en peluche, rêvassant peut-être, nonchalamment d'un film dans lequel un couple s'adonne à de torrides ébats, que regarde avec avidité un inquiétant quidam efflanqué, tout en raideur et voracité, crispé sur sa complaisante poupée gonflable qu'il articule et bouscule, en toute équité de son phallus et de son arme à feu. Dilemme érectile incontournable pour le pauvre énervé : je tire ou j'éjacule ?...
>>> Certainement l'oeuvre la plus troublante et la plus troublée de l'ensemble, une sorte d'obsédant triptyque du plaisir, distillant un insistant et curieux malaise, de par sa musique syncopée et ses fastidieux effets stroboscopiques, mais surtout par sa sournoise approche in(consciente) des insoupçonnables arcanes du rêve et de la libido, sa tranquille évidence des tortueux et torturés méandres de Thanatos forniquant avec Eros, et du discret rappel en filigrane, de l'immense et tonitruante solitude qui nous entoure et nous habite, au-delà de toute sexualité implicite ou explicite...
>>> En (provisoire et discutable) conclusion, autant revoir les superbes films pornographiques de Gérard Damiani ou relire l'oeuvre de Georges Bataille et Pierre Louÿs. Et j'aurai plutôt envie d'évoquer les harmonieux gazouillis diurnes d'un hochequeue insouciant que cette pénible démonstration montrant bien que tout reste à faire et à défaire dans l'approche cinématographique de la sexualité, malgré les louables tentatives d'une Breillat ou d'un Wakamatsu et que la relève (présentée) est, de toute évidence, inexistante. On pense à l'implacable et rêveuse rhétorique de Stéphane Mallarmé : La chair est triste et j'ai lu tous les livres (vu tous les films) Je sens que des oiseaux sont ivres d'être parmi l'écume inconnue et les cieux !".
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