Critique de
L.Ventriloque
Admirablement filmé, comme apparenté, au plan cinématographique, au film "Les climats" de Nuri Bilge, autre virtuose de la caméra. Et encore une fois sur le thème du tiraillement séculaire, cette difficulté à concilier l'amour pour une femme (qui finit par emprisonner) et la pulsion de mouvement vers la communauté (risques inclus). Evidemment ici, l'emprisonnement de 17 années ravive la flamme amoureuse au détriment de la conviction politique... Quelques images dures, un peu trop appuyées parfois pour nous autres occidentaux (ce côté hara-kiri du cinéma coréen), pour illustrer la guerre, les luttes sociales, et aussi pour massacrer un prétendant trop gamin (les crachats répétés) et cette pauvre cancéreuse par accumulation de chagrin... Mais l'ensemble est bien cohérent et conduit vers une réflexion élargie (couple/société)... Les deux acteurs principaux ajoutent au questionnement par leur charme indiscutable, le héros ayant gagné en séduction avec l'âge, ce qui est rare au sortir de prison ! Les retrouvailles avec l'enfant apportent une note tonique imprévue, cette ressource qui bouscule le père, et devrait faire rire toutes les mères !