Un apprentissage de père s’effectue dans la douleur. Il faut maîtriser les éléments déchaînés, éclore par la prise en charge des responsabilités, abandonner un Territoire égoïste, satisfaire les besoins naturels d’enfants revanchards privés de présence paternelle. Ray Ferrier, projeté soudainement dans la tourmente, se retrouve face à face avec ce planning à priori irréalisable.On ne peut que fuir devant cet effroyable scénario latent, activé selon un processus bien établi. La puissance du mal vient de la terre et s’acharne sur un sol où chacun doit conserver malgré sa peur un comportement digne.L’odyssée de Ray et de ses deux enfants est environnée dans un premier temps d’un conflit permanent, il faut reconstruire patiemment en temps réel un relationnel familial englouti, avec comme toile de fond un pays anéanti irrémédiablement par une force incontrôlable.Des rédemptions semblent s’offrir à certains personnages à la dérive, la brutalité destructrice de ses contemporains permet à Ray d’éviter par un comportement enfin responsable et raisonné, un retour à une condition primaire.Tout s’écroule, les cris et le visage halluciné de la petite Rachel donnent en miroir une projection angoissante de la perception cérébrale d’une enfant au contact d’images inconcevables pour son jeune âge.Steven Spielberg travaille énormément sur l’impact de l’évènement sur certaines minorités. E.T. en son temps montrait déjà la grosse fracture que représentait l’isolement et la dépendance qui en découlait.Rachel est certainement le baromètre de ce film, ce qu’elle ressent doit servir d’exemple et réglementer nos débordements.Un constat négatif punit par l'immensité du ciel peu respectueux d'un petit grain de sable torturé par ses outrances.