inconnu(e)
Assurément, le filon reconstitutionnel des fifties ou des sixties semble avoir la cote ces derniers temps. Dépourvu du moindre anachronisme (c’est rare), Michou d’Auber, sans être le chef-d’oeuvre de l’année, reste un très joli film familial à multi-thèmes. Particulièrement fidèle, ce retour historique rappelle une période majeure de la nation française, qui était sur le point de «lâcher» l’Algérie. Thomas Gilou (La vérité si je Mens 1 et 2), pas toujours aimable en interview certes, s’est tout de même montré très inspiré en réunissant Gérard Depardieu et Nathalie Baye. D’accord, la soixantaine demeurant proche pour ces deux monstres sacrés, on s’étonne de voir débarquer chez eux une petite tête blonde – c’est le cas de le dire, car c’est en fait un pied noir –, qu’ils choisissent d’adopter.Mais le coup de coeur revient à Mathieu Almaric, parfait dans son second rôle d’instituteur. Bien plus esthétique que n’importe quel téléfilm – les apparences sont parfois trompeuses -, cette fiction sentimentale se révèle fort agréable à zyeuter entre deux grosses productions américaines, voire qui sait, au terme d’une journée éreintante.Il a en outre la qualité d’oublier sexe et violence, et d’être ainsi destiné dès 7 à 77 ans, ce qui est devenu une denrée rare de nos jours sur les toiles. Avis donc aux nostalgiques et aux coeurs tendres, moins pour ceux qui ont du mal à écouter chanter Bourvil.