De film en film, avec une bienheureuse obstination et une rare opiniâtreté, embrasée d'un étonnant style cinématographique (une lumineuse proximité de gros plans évidents et l'antienne bienvenue d'une caméra- ballet tourbillonnante) Susanne Bier nous délivre une oeuvre hautement personnelle, toujours étonnante, désormais essentielle. Et c'est bien par ce constant filmage rapproché du regard, des yeux, portes et miroirs de l'âme et du questionnement, qu'elle parvient à insuffler à cette réalisation une force émotionnelle indéniable et ravageuse. En prime, des acteurs irréprochables : Le toujours percutant Rolf Lassgard, comme à son habitude, impérial et souverain, Mads Mikkelsen, à nouveau transcendant et les deux principales interprétations féminines, d'une justesse et d'une finesse vraiment confondantes.