"Ici c'est la violence contre la violence, avec la mort aux aguets."
L'argument principal de ce "Dernier roi d’Écosse" est de dénoncer avec détermination une partie historique particulièrement éprouvante, endurée par un pays soumis à la terreur et aux discours récupérateurs. Un bien triste univers observable local semblant l'égérie de la quasi totalité d'un continent. Le bilan est édifiant et surtout révélateur d'un mode de fonctionnement perpétuel, offrant une allégorie mensongère permanente, à un peuple privé de tout, dont la seule survie est d'adorer bien souvent sans savoir pourquoi un militaire vociférateur hyper encadré. Accompagné d'une faune de carnaval affairiste ou débauchée, un paranoïaque conscient des psychologies girouettes d'un entourage incertain, monte lentement en puissance, en se servant comme argument destructeur, de l'irrémédiable trahison toujours prête à surgir. Au départ, Amin Dada est sympathique, un bon gros nounours bourru, bon vivant, moqueur et jovial servant de modèle à un jeune esprit curieux, acceptant sans lucidité tous les privilèges sans être conscient de sa récupération. A travers les convulsions d'un état sous l'emprise d'un tyran se dévoile tout un système thématique entre le dominant, le subordonné, le protégé, le courtisan, le comploteur, le sado maso, la mère porteuse et la prostituée. Composants paraissant incontournables et fédérateurs d'un territoire sous emprise privée d'une pensée naturelle. Un film remarquable sur un peuple endormi dans des traditions ancestrales, favorisant dans un premier temps une politique spectacle presque divertissante, laissant sa place à une épuration sanguinaire.