Il serait largement illusoire, voire catastrophique d'avancer dans la fausse linéarité du film à petits pas cartésiens et rationnels, cherchant une rambarde salvatrice à laquelle se raccrocher, pour retrouver un certain sens de la dé(marche), de l'équilibre rassurant d'une compréhension rigoureuse des événements vécus, affichés, imaginés. Il ne suffit pas de vouloir pénétrer avec l'esprit méthodologique du raisonnement et des références sécurisantes, dans cette construction labyrinthique monstrueuse et fragile pour se repérer et comprendre ; il faut plutôt s'ouvrir aux impossibles et laisser s'éteindre toutes velléités explicatives pour deviner une irrésistible aspiration délicieuse et mortelle, dans une rigoureuse logique de l'incohérence, vers les obscurs terriers sans nom d'une jouissive peur absolue et définitive, où s'agite une famille de léporidés en perpétuelle représentation, avec en écho, nos rires et nos larmes libérés.