Un mélange de deux genres aussi enchevêtré comporte des écueils. Passe pour l'insecte invitant au refuge dans l'imaginaire, la magie des lieux dès les premiers plans. Il faut bien contrecarrer l'horreur par quelque défense du cerveau. Hélas, quand les elfes virent au délire (la grenouille !) quand bien même le réel bascule dans l'épouvante, léger recul... Le labyrinthe peine à angoisser par des subtilités visuelles ou sonores, recours aux ficelles des grosses productions étasuniennes. Egalement convoqués les objets énigmatiques de scénarios à tiroirs (clé, robe, couteau...). On peut donc accélérer le dvd pour n'en garder que la trame utile, ce camp retranché dans la forêt, ses anecdotes au quotidien, la terreur, les trompeuses accalmies, bref la survie humaine. Ce Duval à lui tout seul, parfaite illustration des guerres (admirable Sergi Lopez !) il donne pleinement la mesure des haines recuites sur les foules crédules ou trop isolées les unes des autres. Les ravages d'un psychopathe en roue libre, avec répercussions sur les générations suivantes. Ainsi on retrouve dans le commentaire du bonus la tendance à basculer vers le trash de nombreux réalisateurs d'expression latine. Guillermo del Toro, sans mentionner leur traitement, affirme détester les chevaux du tournage (les vaches aussi !)... Ses sautes d'humeur font alors mieux comprendre combien les guerres civiles laissent de cicatrices à oublier par une rêverie quelconque (film interdit aux moins de douze ans, c'est pour le moins paradoxal !).