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TIC TAC-1997-
Nationalité : Suède
Titre VO : Tic tac
Durée : 1h36
Genre : DRAME
Theme
Réalisation : Daniel ALFREDSON
Scénario : Hans RENHÄLL
Prise de vues : Peter MOKROSINSKI
Musique : Flesh Quartet
Résumé
Quelques destins, dans la ville de Stockholm, durant la même nuit. Ceux de Kent et Ylva qui voudraient bien aller en Australie, de Mieke qui projette de brûler son école et fait la rencontre de Jeanette, de deux skinheads, Lasse et Jorma qui doivent recevoir une importante somme d'argent d'un certain Pedro, à condition qu'ils le tabassent.
Ville, la nuit. Mieke s'introduit par effraction dans son école pour y mettre le feu. Kent - qui a un œil en mauvais état - et sa femme Ylva, qui rentrent en voiture, se font arrêter et contrôler par la police après avoir doublé un bus sans visibilité. Les policiers, Niklas et Tommy, le reconnaissent, mais semblent ennuyés et finissent par le laisser repartir. En rentrant chez eux, ils voient un individu qui se précipite dans leur direction, ils prennent la fuite et Kent lui jette ses derniers billets, croyant qu'il en veut à leur argent. Les deux policiers regagnent le commissariat où on leur apprend qu'on vient de saisir un demi million, en faux billets de 500 couronnes. Deux skinheads, Lasse et Jompa, vont boire un verre dans un bar. Niklas, fait part à son collègue des difficultés qu'il a pour trouver un logement, alors que sa femme Francesca est enceinte. Mieke, soudain aveuglé par une lampe électrique, crie qu'il n'a rien fait, avant de découvrir que la lampe n'est pas tenue par un gardien ou un policier mais par une fille de son âge, Jeannette. Lasse explique à Jompa qu'il veut changer de vie, il est tombé amoureux d'une jeune hollandaise lors d'un passage à Amsterdam. Mieke veut toujours mettre le feu à l'école, mais Jeannette l'arrose d'essence et le menace d'un briquet. Il craque et fond en larmes. Tommy regarde les annonces d'appartements à vendre ou à louer et dit à Niklas que tout va s'arranger. Pedro entre dans le bar et offre une bière aux deux skinheads. Dans le couloir de son immeuble, Kent ameute les voisins, ils ont été dévalisés, dit-il, il faut créer un groupe d'autodéfense. Pedro explique aux skinheads ce qu'il veut. Il leur offre 1500 couronnes pour le tabasser afin d'apitoyer sa petite amie. Jeannette et Mieke parlent de leurs relations difficiles avec leurs parents respectifs. Niklas achète l'appartement de Kent qui doit partir sous peu en Australie. Il paye en liquide (il a dérobé les faux billets saisis précédemment par ses collègues). Quand Kent sort de l'appartement, il est agressé par un certain Manuel, truand repenti que Tommy fait chanter, qui l'aveugle au moyen d'une bombe lacrymogène et lui dérobe l'enveloppe avec les billets avant de la redonner au policier qui devra remettre l'argent dans le coffre d'où il a été momentanément ex-trait. Retour à la séquence où Kent est sur le point d'emboutir la voiture de police. Les deux skinheads commencent à rosser Pedro. Grisés par la violence ils se mettent à hurler des slogans nazis et finissent par amocher sérieusement leur commanditaire. Lasse, qui a pris peur, se précipite pour appeler des secours et surgit comme un fou devant Kent et Ylva qui rentrent chez eux et prennent la fuite en le voyant courir dans leur direction. Kent lui jette ses derniers billets, croyant qu'il en veut à leur argent. La police se lance à la poursuite des skinheads qui finissent par être capturés sur un terrain de sports. Mieke et Jeannette quittent l'école. Le combiné sur lequel Lasse avait appelé à l'aide pendouille au bout de son fil, personne ne l'ayant raccroché.
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Critiques - Commentaires Public
Si le résumé qui précède peut sembler un peu long, il me paraissait nécessaire pour donner une petite idée de la construction de Tic Tac. A une première vision, le film a, en effet, de quoi intriguer, surprendre et même parfois égarer le spectateur. Et cela non seulement à cause des intrigues multiples qui se déroulent sous ses yeux et qui semblent, au départ du moins, totalement indépendantes les unes des autres, mais également puisque la chronologie en prend elle aussi pour son grade, sans qu'on puisse véritablement s'en rendre compte avant la fin du film. Deux choses, en particulier, peuvent appréhender le spectateur : pourquoi les policiers laissent-ils repartir Kent et pourquoi ne veulent-ils pas que celui-ci les reconnaisse ? Rétrospectivement, tout apparaît beaucoup plus compliqué - un peu trop peut-être - puisque le bus que Kent double inconsidérément est celui duquel descendent Pedro et les deux skinheads et que la voiture qu'il est sur le point d'emboutir est celle des policiers qui l'ont escroqué. Tout ce beau monde se retrouve donc dans cette banlieue de Stockholm pour le moins un peu arbitrairement et de manière assez peu réaliste. Mais toute l'écriture du scénario de Tic Tac fonctionne ainsi. Avant de gagner le café où ils vont discuter, les deux skinheads longent un quai de gare où on peut, au passage, apercevoir Pedro qui tente de téléphoner à son amie. On pourrait multiplier les exemples. Voilà pour la forme. Pour le message, Daniel Alfredson se propose de peindre la Suède d'aujourd'hui. On peut, bien évidemment, le prendre au pied de la lettre et lui reprocher une vision partielle et partiale de son pays. Tout en effet est ici sombre et noir. Les policiers n'ont pas des méthodes très orthodoxes, comme le montre l'acquisition d'un logement par Niklas et on peut penser que c'est là chose courante puisque sa femme lui a auparavant demandé de ne pas se lancer dans des transactions douteuses pour obtenir un nouvel appartement. La jeunesse semble en proie à un désenchantement total comme l'illustrent les propos de Mieke et de Jeannette qui semblent dans l'impossibilité totale de communiquer avec leurs parents, quand ils n'ont pas envers eux des sentiments beaucoup plus radicaux. Mieke, qui veut brûler son école dans un souci de vengeance sans doute mais aussi dans un but de purification, a du mal à croire qui si Dieu existe il ait pu créer son père, et il égorgera ce dernier s'il en a l'occasion. Les skinheads glissent volontiers dans la violence et se jettent sur l'émigré Pedro aux cris de "Sieg heil" et de "Purifions le pays". Auparavant, le patron du café où ils sont descendus avait manifesté sa haine des skinheads et placé, dès leur entrée, une batte de base-ball sous le bar, à portée de la main, au cas où… De son côté, Kent ne semble pas non plus très fréquentable, se livrant à des opérations commerciales douteuses et prompt à susciter la création de milices. Si on ajoute les problèmes de couples, les querelles entre Niklas et Francesca, Pedro et son amie ou entre Kent et Ylva, on comprend que tout va vraiment mal dans le royaume de Suède. Il n'en reste pas moins que les quelques vies quotidiennes de ces êtres qui se croisent ou se rencontrent et une habile et subtile (même si elle est quelque peu artificielle) construction du film en font de bout en bout une œuvre attachante.